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- Lutte ouvrière n°1884
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Enseignement : 30000 adultes en moins sur trois ans, mais ... tout va bien
En 2003, le gouvernement avait décidé la suppression des surveillants qui avaient un statut de maîtres d'internat et surveillants d'externat (MI-SE), pour les remplacer petit à petit par d'autres surveillants ayant un statut d'assistants d'éducation. Mais il ne s'agissait pas, bien sûr, d'un simple changement de nom. Les nouveaux surveillants embauchés depuis comme assistants d'éducation, travaillent plus que leurs collègues MI-SE et sont moins bien payés. Mais surtout le gouvernement en a profité pour diminuer d'une manière drastique le personnel d'encadrement des élèves dans les établissements scolaires du premier et du second degré, d'autant que dans le même temps il supprimait les aides-éducateurs.
Ainsi, à la rentrée 2003, 9000 postes de surveillants MI-SE et 20000 postes d'aides-éducateurs étaient supprimés, alors que seuls 16000 postes d'assistants d'éducation étaient créés, soit 13000 adultes en moins dans les écoles, collèges et lycées. La dernière rentrée s'est faite avec 9000 surveillants MI-SE et 14000 aides-éducateurs en moins, pour seulement 13000 assistants d'éducation supplémentaires, soit 10000 adultes en moins. Pour la rentrée 2005, le gouvernement prévoit dans son budget la création de 9000 emplois d'assistants d'éducation pour remplacer 9000 MI-SE, mais il n'envisage rien pour remplacer les 6600 aides-éducateurs qui arriveront en fin de contrat.
Au total, le nombre d'adultes dans les écoles, lycées et collèges aura donc baissé de 30000 en trois ans. Cela s'ajoute à la suppression de milliers de postes d'enseignants. Dans cette situation, chaque établissement scolaire doit se "débrouiller", mais les classes sont plus surchargées encore qu'elles ne l'étaient déjà, les surveillants sont plus sollicités et peuvent par conséquent régler moins efficacement les conflits qui surviennent.
Cela n'est évidemment pas sans conséquence sur les conditions dans lesquelles les élèves étudient, ce qui n'a pas empêché Fillon de prétendre que la rentrée 2004 s'était bien passée. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.