Système U - Trélazé (Maine-et-Loire) : Licencié pour un Kleenex !02/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Système U - Trélazé (Maine-et-Loire) : Licencié pour un Kleenex !

Le dépôt de Trélazé du groupe Système U regroupe un peu plus de 200 salariés. Il gère l'approvisionnement en produits non périssables des hypermarchés et supermarchés U de toute la région ouest. Il existe quatre autres dépôts dans la région, dont celui de Carquefou à Nantes, où travaillent près de 1500 personnes.

Depuis plusieurs mois, la direction de Système U ouest a lancé une véritable offensive contre les conditions de travail, prétendant que la productivité était trop faible. Pour cela, elle a mis en place un système de rémunération dont une partie est fonction de la productivité.

Or il s'avère que le site où la résistance à cette politique de la direction est la plus forte est celui de Trélazé. C'est pour tenter de casser cette résistance que la direction a lancé, coup sur coup en l'espace d'un mois, deux procédures de licenciement pour "vol" contre des salariés de Trélazé.

Il y a quelques semaines, un travailleur a été mis à pied en vue d'un licenciement, accusé d'avoir bu un panaché pris dans ce qu'on appelle la "casse", c'est-à-dire les conditionnements abîmés, donc invendables. À l'issue de l'entretien préalable, il a été licencié mais, devant la protestation des syndicats, la direction a accepté de le réintégrer. Elle a alors publié une note de service rappelant qu'il était strictement interdit de prendre quoi que ce soit dans le stock, y compris dans la "casse". À noter que cette règle ne s'applique pas pour la direction qui prélève régulièrement dans le stock son café quotidien et les petits gâteaux qui vont avec.

Vendredi 27 août dernier, un travailleur en sueur s'est essuyé avec un mouchoir en papier pris dans un carton déjà ouvert, comme cela arrive souvent. Un des membres de la direction l'a vu et il a aussitôt été mis à pied en vue d'un licenciement. Ses collègues de travail ont alors immédiatement cessé le travail pour exiger sa réintégration immédiate. Le caractère dérisoire des faits reprochés n'a échappé à personne et la presse s'en est largement fait l'écho.

Mais pour l'instant la direction refuse de revenir sur la mise à pied et dit attendre l'entretien préalable, qui aura lieu vendredi 3 septembre, pour arrêter définitivement la sanction contre ce travailleur.

Lundi 30 août, les grévistes ont décidé de suspendre leur mouvement jusqu'à vendredi. En cas de licenciement, ils sont décidés à se remettre en grève dès le lundi 6 septembre.

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