Rapport Thelot sur l'Éducation : Mensonges et démagogie02/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Rapport Thelot sur l'Éducation : Mensonges et démagogie

La commission chargée de faire la synthèse du "débat" sur l'école vient de rendre son rapport. Ce rapport, dit rapport Thélot, du nom du président de cette commission, doit servir de base à une nouvelle loi d'orientation pour le printemps 2005, loi qui est censée fixer de nouveaux objectifs pour améliorer le système éducatif. Il affirme, comme à l'habitude, que le souci premier du gouvernement est la réussite des élèves. D'ailleurs ce rapport s'intitule "Vers la réussite des élèves".

Passons sur le fait que le gouvernement se sert de conclusions tronquées, car tirées d'un débat qui se déroulait après les grèves de mai-juin 2003, et par conséquent, auquel bien peu d'enseignants et de parents ont eu envie de prendre part, pressentant que les dés étaient pipés.

Que propose le gouvernement pour faire réussir tous les élèves?

D'effectuer un "recentrage" autour des "enseignements fondamentaux". En clair, sous prétexte de mieux assurer l'enseignement du français ou des mathématiques -matières dont les ministères successifs avaient réduit au fil des ans le nombre d'heures-, il s'agirait de supprimer des classes de latin ou de grec, des heures de langue, voire des heures d'arts plastiques ou d'éducation musicale, jugées superflues.

L'autre proposition de ce rapport est d'allonger le temps de présence des enseignants dans les établissements scolaires. Comme si le travail des enseignants se limitait à leurs heures de cours. Il s'agit là d'une mesure démagogique dans la lignée d'autres prises par le gouvernement Raffarin sur le thème "les fonctionnaires, et en particulier les enseignants, sont des fainéants et des privilégiés". Qui peut croire sérieusement que cette mesure permettra d'améliorer les conditions d'instruction des élèves? Alors même que le gouvernement supprime des milliers de postes d'enseignants, dans le secondaire en particulier, de surveillants, alors que bien des enseignants partis à la retraite ne sont pas remplacés et que le nombre de postes proposés aux concours de recrutement est en diminution de 30% en moyenne, toutes matières confondues.

Les effectifs des classes de bien des écoles maternelles et primaires dépassent les 30 élèves, alors que tous les spécialistes disent, et c'est l'évidence même, qu'il faudrait des classes à faibles effectifs pour permettre une meilleure réussite des élèves.

Le gouvernement cherche à masquer derrière un écran de fumée démagogique sa volonté de faire des économies; en l'occurrence, il s'agit là d'économies restreignant l'accès à la culture générale pour ceux qui ont des difficultés en raison de leur milieu social.

Plutôt que de demander des efforts supplémentaires aux salariés de l'Éducation nationale, pour finalement offrir moins de choix aux élèves des milieux populaires, c'est au contraire une politique de recrutement massif de personnels, enseignant et non-enseignant, qui serait nécessaire.

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