Prise d'otages et menace d'assassinats02/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prise d'otages et menace d'assassinats

Les kidnappeurs des deux journalistes français, Georges Malbrunot et Christian Chesnot, et de leur chauffeur exigent des autorités françaises, pour ne pas les exécuter, l'abrogation de la loi contre le port du voile à l'école. À l'heure où nous écrivons, alors que l'ultimatum des ravisseurs a expiré, leur sort n'est toujours pas connu. Nous nous associons à tous ceux qui souhaitent une libération de ces trois otages. Mais, quelle que soit l'issue de cette affaire, c'est un acte odieux.

Le gouvernement français a tenté de mobiliser l'opinion mondiale arabe. Mais il semble difficile de trouver les responsables religieux susceptibles de faire renoncer les ravisseurs à leur geste. L'exécution de douze travailleurs népalais le 31 août n'a pas contribué à faire baisser la tension.

En Irak, le kidnapping s'est développé avec le chaos entraîné par l'intervention américaine. Il frappe d'abord les Irakiens des couches privilégiées. Toute une série d'enlèvements relèvent du banditisme, comme il se pratique dans bien des pays sous-développés. Les rançons peuvent aller de 40000 dollars pour un chef d'entreprise à 300000 dollars pour un chirurgien.

Mais les kidnappings rapportés par les médias se veulent "politiques". Quatre-vingts étrangers en ont été victimes. Onze de ces otages ont été exécutés. Les étrangers visés sont d'abord les camionneurs qui travaillent pour les troupes d'occupation et les journalistes. Les ravisseurs, se situant dans la mouvance islamiste hostile à l'occupation américaine, font peu de cas des chauffeurs ou des interprètes. On vient de le voir encore pour ces immigrés népalais en quête d'un emploi. Et les mêmes groupes peuvent combiner le crapuleux et le politique.

Le recours à la prise d'otage reste indéfendable. C'est un des moyens, avec les attentats aveugles, qu'affectionnent les groupes nationalistes parce que, même s'ils ne parviennent pas à faire céder leur adversaire, ils espèrent ainsi au moins creuser un fossé de haine entre leurs adversaires et la population dont ils cherchent à prendre le contrôle.

Partager