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École gratuite ? La note salée de la rentrée
Selon les calculs de la Confédération syndicale des familles (CSF), les parents, pour équiper les enfants lors de la rentrée scolaire, devront payer en moyenne 123,75 euros si leurs enfants sont en cours préparatoire et jusqu'à 742,97 euros s'ils sont en lycée technique. Cette somme correspond au minimum indispensable, c'est-à-dire aux fournitures scolaires, équipements sportifs, assurances et inscriptions aux coopératives scolaires.
En fait, il faudrait ajouter à ces dépenses les achats des manuels scolaires, car leur gratuité est loin d'être effective et leur achat reste encore largement à la charge des familles. En effet même si les communes, les Conseils régionaux, ont pris en charge une part de plus en plus importante des dépenses en matière de fournitures scolaires, elles restent variables en fonction des ressources de la commune ou de la région. Le Monde cite l'exemple de la région Aquitaine qui participe à hauteur de 30 euros à l'achat des manuels scolaires et les régions Bourgogne et Centre qui donnent 160 euros pour un élève, en lycée général ou technique et 115 euros pour un élève en lycée professionnel. Et c'est bien sûr vrai aussi pour les communes dont les ressources sont variables. En pratique, en primaire par exemple, les instituteurs sont souvent obligés de choisir entre l'achat des livres ou des fournitures (crayons, cahiers, etc.). Mais ces aides des collectivités locales sont loin de décharger les familles de toute dépense.
Au total, selon la CSF, plus de la moitié du budget mensuel de septembre des familles aux revenus modestes est consacré à ces dépenses de rentrée scolaire. Et parfois bien plus, jusqu'à près de 130%, si les enfants sont scolarisés dans les filières technologiques et professionnelles qui exigent bien plus de dépenses. La CSF rappelle enfin qu'à ces dépenses viendront s'ajouter durant l'année, les dépenses de transports, de cantine, etc. qu'elle chiffre au moins à 200 euros par mois.
On prétend que, depuis Jules Ferry, l'école est obligatoire et gratuite, c'est inscrit dans la loi. Mais, que ce soit dans les écoles primaires, les collèges ou les lycées, les frais de scolarité sont encore une charge pour les familles et, avec la baisse du pouvoir d'achat des travailleurs, cela pèse encore plus.