Au Maroc aussi les patrons déménagent en cachette02/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Au Maroc aussi les patrons déménagent en cachette

(d'après le journal Albayane de Casablanca -Maroc- du 18 août 2004)

Les employés de l'usine ClairMay (confection), après leur retour du congé annuel, ont trouvé la porte de l'entreprise fermée.

Les petits groupes stationnant à côté de l'entreprise ont appris en fin de compte que le patron avait décidé de fermer définitivement l'usine. Le gardien avait reçu des instructions pour que personne n'accède à l'intérieur .

Les employés, dont la majorité sont des femmes, sont restés devant l'usine en attendant de trouver une astuce qui leur permette d'accéder à l'intérieur, malgré les consignes données au gardien.

Des femmes ont demandé gentiment à ce dernier de leur offrir des cartons pour en faire des nattes sur le trottoir à côté de l'entreprise. Le gardien, dont le sort n'est en rien différent de celui des employés, est alors entré dans l'usine et tous les employés le suivirent et envahirent les lieux.

Devant le fait accompli, le gardien téléphona à son patron qui arriva quelques instants plus tard. Il déclara seulement que l'entreprise avait de sérieux problèmes financiers et qu'il ne pourrait pas payer les salaires.

Depuis, les employés passent toute la journée sur place et une partie assure la permanence, à tour de rôle, de jour comme de nuit. "Nous resterons ici jusqu'à l'obtention de nos droits", déclare une employée qui a passé plus de trente ans dans cette entreprise. Et de préciser que le patron sous-traite auprès d'autres usines toutes les commandes qu'il avait reçues. Ce qui pousse à croire qu'il pourrait ouvrir une autre unité industrielle, sous un autre nom et dans un autre quartier, pour échapper aux dettes envers le personnel. Les deux cents employés, eux, continuent leur sit-in sur place en attendant une issue à la crise.

Commentaire du journal: le taux de faillites étant très élevé dans le textile, certains patrons n'hésitent pas à filer, en laissant leurs employés sur le sable.

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