Raffarin avait parlé d'étaler sur deux ans l'augmentation prévue dans la loi Fillon pour harmoniser les différents SMIC. Aux dernières nouvelles, il y aurait renoncé et l'intégralité de la hausse devrait avoir lieu au 1er juillet 2005. Une décision présentée comme une grande avancée par le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo. Comme si respecter une loi qu'on a soi-même élaborée était faire un cadeau aux smicards!

Non seulement le smic est scandaleusement bas et ne permet pas de vivre décemment, mais depuis la loi Aubry il y a plusieurs SMIC. Un système compliqué de salaires minimums à plusieurs vitesses, censés converger, a été mis en place à cette époque pour éviter que le passage aux 35 heures ne se traduise pour les patrons par une augmentation de 11% du SMIC. Les augmentations dont se vantent Raffarin et Borloo sont depuis longtemps une dette envers les smicards .

En l'occurrence, c'est surtout au patronat que le gouvernement fait un cadeau. Cette augmentation du SMIC sera en effet compensée pour eux par des allégements de cotisations, comme les précédentes. Il en coûtera 1,2 milliard d'euros au budget de l'État. Au total, l'enveloppe des allégements de cotisations sur les bas salaires, fruits des dispositifs mis en place par Alain Juppé, Martine Aubry ou François Fillon, se montera en 2005 à 17,5 milliards d'euros. Cherchez où est le déficit budgétaire!