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- Lutte ouvrière n°1882
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Dans les entreprises
Philips (Caen) : Des pouvoirs publics qui n'ont pas l'air de tenir aux "retours sur investissements"
L'usine Philips de Caen employait plus de 1500 salariés il y a quelques années, en comptant les intérimaires, les CDI et les CDD qu'elle avait promis d'embaucher en recevant des subventions des collectivités. Après avoir supprimé 521 postes en 2002-2003, la direction a annoncé, mardi 10 août, qu'elle supprimait 155 postes de travail. Aujourd'hui l'effectif n'est plus que de 950 personnes, dont 120 à 130 opérateurs (contre 753 début 2001).
Des sous-traitants devant s'installer sur le site, 50 travailleurs seraient reclassés. Mais il resterait 100 postes en moins, dont une cinquantaine de travailleurs de plus de 50 ans. Coïncidence, en février, Philips a reçu 33 millions d'euros de subventions et 20 millions de crédit d'impôts des mains de Raffarin et des autorités régionales et départementales, pour construire un centre de recherche dans l'agglomération caennaise. Et Philips ne s'est clairement engagé à créer aucun emploi nouveau dans ce centre, évoquant une centaine plus tard et sans doute pas pour les ouvriers dont elle supprime les postes dans son usine.
Bilan: les budgets publics ont généreusement accordé 53 millions d'euros à Philips à fonds perdus. Parions que Philips gère ses comptes différemment. Quant aux pouvoirs publics, ils ne parlent de rentabilité que lorsqu'il s'agit des hôpitaux ou de La Poste. Mais quand ils font des cadeaux à des boîtes comme Philips, ils ne parlent jamais "de retour sur investissement".