SNCF-RFF : Une impasse20/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF-RFF : Une impasse

En 1997, le patrimoine de la SNCF a été coupé en deux. L'infrastructure a été confiée à RFF (Réseau Ferré de France), la SNCF conservant ce qui revenait théoriquement à l'exploitation. La séparation est si absurde que, sept ans plus tard, la répartition des biens n'est effectuée qu'au tiers et fait toujours l'objet d'âpres marchandages entre SNCF et RFF. Les gares, par exemple, font a priori partie de l'infrastructure, mais sont aussi évidemment le lieu de transit des voyageurs, de vente des billets, de l'accueil, en bref de l'exploitation. Elles ont donc fait l'objet de savants découpages : tel escalator est revendiqué à la fois par SNCF et RFF, les quais appartiennent à RFF, sauf quand ils débouchent dans le hall de la gare, etc. RFF refuse par exemple à la SNCF la construction d'un escalator sur un quai, car cela ne lui rapporte rien. Cette séparation est ubuesque, non seulement pour les gares mais pour l'ensemble du patrimoine ferroviaire, voies ferrées, bâtiments, logements des cheminots : une infrastructure est évidemment conçue pour une exploitation et il n'y a pas d'exploitation sans infrastructure à cet effet.

La conclusion logique de cette impasse serait de revenir à l'unicité de la gestion de l'infrastructure et de l'exploitation. C'est d'ailleurs ce qu'a conclu la commission parlementaire chargée d'étudier la question : " Il est indispensable qu'une structure unique gère les gares. " Mais au lieu de proposer le retour à une seule société, elle propose de créer une... troisième société, à qui reviendraient les gares ! " Les deux établissements devront apporter leurs actifs à une société commune, filiale de RFF et de la SNCF, qui sera chargée de gérer et d'exploiter les gares afin de préserver leur unité économique et de mieux valoriser le patrimoine dans la perspective d'une ouverture de la concurrence des services ".

Bien entendu, cette société, de droit privé, associerait des " investisseurs extérieurs ".

Évidemment, cette fuite en avant ne ferait qu'aggraver considérablement la situation. Un troisième larron multipliera les contentieux. Et surtout le but déclaré de cette structure sera la recherche imbécile de la rentabilité immédiate qui caractérise la gestion privée.

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