Les contrats OMI : Surexploitation légale des travailleurs étrangers20/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les contrats OMI : Surexploitation légale des travailleurs étrangers

À côté des pratiques illégales qui fleurissent sur la misère, existe une surexploitation bien " légale " des travailleurs étrangers à qui on ne reconnaît pas les mêmes droits qu'aux ouvriers français. Elle se fait sous couvert du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, au travers des contrats OMI (Office des migrations internationales) signés entre la France et différents pays, tels le Maroc ou la Tunisie. Une dizaine de milliers de salariés sont ainsi recrutés chaque année par cet organisme pour travailler dans l'agriculture.

L'agriculteur désireux d'embaucher un salarié étranger s'adresse à l'OMI, après avoir vérifié que son offre d'emploi déposée à l'ANPE est restée sans réponse. Simple formalité, l'offre étant rédigée de façon à décourager quiconque cherche du travail. Il peut alors désigner nommément les travailleurs qu'il souhaite faire venir. Ceux-ci ont un contrat de six mois, prolongeable deux mois au maximum, et doivent ensuite regagner leur pays dans les dix jours.

Les contrats OMI sont des emplois saisonniers, où les travailleurs n'ont ni prime de précarité, ni de priorité de réembauche. Leur couverture sociale s'arrête à la fin de leurs huit mois, au lieu de couvrir l'année. Ils cotisent aux Assedic, mais n'ont droit ni au chômage ni au RMI. Ils ne peuvent obtenir une carte de séjour, ne pouvant justifier d'une présence continue suffisante sur le territoire français, ni faire venir leur famille, puisqu'ils n'ont pas un an de présence. Alors qu'un travailleur étranger peut avoir été embauché huit mois par an pendant vingt ans, et parfois par le même employeur, le temps passé sur le territoire n'est pas pris en compte comme ancienneté en vue d'une éventuelle régularisation.

À ces dispositions légales s'ajoutent toutes sortes d'irrégularités : sur les repos hebdomadaires, les heures supplémentaires ; manque d'information sur les produits polluants et absence de protection, logement de fortune (parfois une simple bâche) sans hygiène ni eau potable, etc.

Le chantage permanent au réemploi l'année suivante est la règle. Comme il doit regagner son pays dès la fin de son contrat, il est impossible au travailleur de poursuivre son employeur en justice, et il a le plus grand mal à toucher une retraite.

L'employeur qui fait appel à la main-d'oeuvre étrangère saisonnière doit verser à l'OMI une somme forfaitaire variant entre 158 euros pour un contrat de deux mois, à 473 euros pour un de six à huit mois. Les moins scrupuleux ne se privent pas de récupérer cette somme auprès des salariés à qui ils font un chantage à l'embauche.

Il faut changer ces lois. Tous les travailleurs résidant en France doivent avoir les mêmes droits !

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