Le bronze au-dessus de l’or20/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le bronze au-dessus de l’or

Il ne vous a certainement pas échappé que la nageuse française Manaudou a remporté la médaille d'or du 400 mètres nage libre, ou alors c'est que vous êtes coupé du monde des médias. Mais le même jour d'autres épreuves ont eu lieu. Savez-vous qui a obtenu en natation l'or pour le 100 mètres papillon chez les femmes ou pour le 100 mètres brasse chez les hommes ? On vous a en revanche informé que dans cette dernière discipline la médaille de bronze est allée à un Français.

La médaille d'or au fleuret individuel est allée à un Français, mais seuls les afficionados connaissent le nom du vainqueur italien au sabre. Au judo, dans les moins de 48 kilos, une Française a obtenu la médaille d'argent. Mais bien peu connaissent le nom de la Japonaise médaille d'or.

Les médias français ne nous épargnent aucune médaille de bronze française, ne citant souvent le nom du vainqueur étranger que par simple politesse. Et même quand il n'y a pas de médaille : ainsi le public est largement informé que le judoka français Benboudaoud n'a rien obtenu. Soit, mais quels sont les vainqueurs ?

On ne sait pas où se niche l'esprit du sport, dont se réclamaient les fondateurs des Jeux Olympiques. À Athènes, parmi les sportifs ? Peut-être, mais sûrement pas dans le monde des médias, si bêtement nationalistes qu'ils ne parlent que des sportifs de la sélection française, et dont le chauvinisme met si souvent le bronze au-dessus de l'or.

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