Au nom de la lutte contre l’évasion fiscale : Pour le Medef, l’impôt sur la fortune est trop dur20/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Au nom de la lutte contre l’évasion fiscale : Pour le Medef, l’impôt sur la fortune est trop dur

Le projet du gouvernement concernant l'amnistie fiscale des capitaux " expatriés " illégalement a relancé le débat sur l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune).

Seillière exige sa suppression car, pour lui, cet impôt constituerait un frein au retour des capitaux. Au passage, il réclame du gouvernement de revenir sur la " surtaxation ", comme il dit, des capitaux en France. Logique... patronale : si les capitaux n'étaient pas taxés, il n'y aurait pas d'évasion fiscale, nous explique Seillière-La Palice.

Personne ne croit sérieusement que les capitaux dissimulés vont miraculeusement réapparaître, même pas Seillière. Mais il profite de la bonne volonté manifeste du gouvernement à l'égard des fraudeurs capitalistes pour en obtenir plus.

En principe, sont soumis à l'impôt sur la fortune les personnes ayant un patrimoine supérieur à 720000 euros. Mais elles bénéficient de nombreux allégements, puisque les biens professionnels, les objets d'art et certains droits et rentes sont exonérés ; sans compter -ce sont des conseillers fiscaux eux-mêmes qui donnent ce chiffre- les quelque 100000 riches qui fraudent. De fait, cet impôt n'a jamais rapporté plus de 2,7 milliards d'euros, peu de chose comparé à la TVA (56 milliards), à l'impôt sur le revenu (51 milliards) et même moins, par exemple, que la taxe sur les tabacs (16 milliards) ! Mais c'est tout de même trop, pour les riches.

Le gouvernement prétend que la réforme de l'ISF n'est pas à l'ordre du jour. Mais Sarkozy, ministre des Finances, et l'ensemble de l'UMP en conviennent : tôt ou tard, il faudra réformer l'ISF.

Nul doute que le gouvernement, qui n'a rien à refuser aux riches, mettra cette question sur le tapis, dans le sens exigé par le patronat.

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