Arnaque sur les télécoms : La concurrence, c’est sauvage20/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arnaque sur les télécoms : La concurrence, c’est sauvage

En Seine-Saint-Denis, des centaines d'usagers du téléphone ont eu une mauvaise surprise. Un courrier les a informés qu'ils n'étaient plus abonnés à France Télécom, mais dépendaient désormais de Telecom Italia France, filiale de Telecom Italia, l'équivalent italien de France Télécom.

Certains se sont alors souvenus qu'un démarcheur, se réclamant de France Télécom, était passé leur proposer de nouveaux tarifs. Les uns ont donné une signature. D'autres, leur numéro de téléphone et leur date de naissance. Certains n'ont même pas rencontré de démarcheurs, mais se sont eux aussi retrouvés sur les listes de Telecom Italia France, qui a argumenté que " les démarcheurs peuvent signer des documents à la place du client ".

Les démarcheurs-arnaqueurs ont sévi à Montreuil, Pantin, Les Lilas... À Romainville, c'est une cité d'un millier de logements, la cité Gagarine, qui a changé d'opérateur contre son gré.

Alertées, les mairies ont affiché des mises en garde sur les panneaux d'affichage et dans les cages d'escalier. Les usagers ont protesté auprès de Telecom Italia France, qui a assuré que de tels abus étaient minoritaires et qui s'est plaint d'être la première victime de la mauvaise image donnée par cette affaire. Mais la compagnie n'a apparemment pas proposé de revenir sur ces abonnements frauduleux.

France Télécom aussi s'est plaint de la concurrence déloyale et a intenté des poursuites contre son collègue italien. Mais lorsque des usagers lui ont demandé de reprendre leur abonnement, on leur a réclamé 49 euros de frais de rebranchement. Comme quoi on peut se plaindre d'une arnaque et en tirer profit.

Dans l'ensemble de l'Europe, les compagnies de téléphone nationales ont été privatisées ou sont en voie de l'être. Elles sont désormais en concurrence les unes avec les autres, dans chaque pays. Tous les moyens sont bons pour attirer les clients, y compris le débauchage des abonnés des autres compagnies.

En Seine-Saint-Denis, les démarcheurs ont été jusqu'à la bavure, et se sont fait pincer. Mais si leur coup était passé en douce, on ne les considérerait sans doute pas comme des margoulins, mais comme des vendeurs de génie.

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