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Leur société
Vous connaissez la dernière du Vatican?
À quelques jours de la visite du pape à Lourdes, les 15 et 16août prochains, le Vatican a rendu publique une circulaire destinée aux 4000 évêques que compte l'Église catholique, intitulée «Sur la collaboration de l'homme et de la femme dans le monde et dans l'Église».
Faut-il rappeler à ces éminents spécialistes des relations entre femmes et hommes qui siègent au Vatican que les hommes et les femmes ne les ont pas attendus pour collaborer étroitement, pas plus qu'ils n'ont attendu la naissance du petit Jésus pour le faire. Et c'est heureux pour l'humanité, et même pour ces cardinaux qui, sous leur rouge accoutrement, n'en sont pas moins des hommes.
En fait ce texte s'en prend aux idées féministes par trop radicales qui prétendent faire de «la femme la rivale de l'homme» et qui, peut-on y lire, risquent de se transformer «en lutte des sexes» (ce qui serait) «un leurre et un piège». Car, ajoute l'auteur, «l'égalité des sexes ne doit pas conduire à l'indifférenciation, ni l'homosexualité être mise sur le même plan que l'hétérosexualité» qui peuvent amener «à un modèle de sexualité polymorphe». Comprenne qui pourra, mais ne dit-on pas que les «voies du seigneur sont impénétrables». Celles du cardinal qui a pondu ce texte ne le sont guère moins.
Certes, l'Église n'en est plus à défendre à la lettre, ce que disait un certain Paul, qui fut fait saint de son temps, et qui écrivait, que l'homme «...est à la gloire de Dieu, mais la femme est à la gloire de l'homme. Car ce n'est pas l'homme qui a été tiré de la femme, mais la femme pour l'homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance.» C'est-à-dire, disons le mot, un voile. Ce Paul-là sévissait au 1er siècle après Jésus-Christ donc bien plus longtemps après la création de la terre et même l'apparition de la vie à sa surface. Mais ce texte fut parmi ceux qui fondèrent le dogme catholique, qui fait encore référence.
En 2004, on n'en est plus tout à fait là en matière de vaticannerie, avec un «a». On admet même -par quel miracle?- que la femme mérite un salaire égal à celui de l'homme. Eh oui. Mais au niveau des moeurs et de la morale, on n'est guère sorti des limbes dans l'entourage de Jean-Paul II, et on en reste encore à l'idée (mais peut-on parler d'idée?), que la fonction essentielle de la femme reste de procréer, dans le cadre du mariage -religieux évidemment.
Les cardinaux gardent le cap, dirigés par une antique boussole en bois, faite du bois de la vraie croix bien sûr.
Décidément nous vivons une époque moderne.