Presse : Attaques contre les salariés12/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Presse : Attaques contre les salariés

Raffarin a dévoilé, le 3 août, le plan du gouvernement concernant l'aide à la presse: 19 millions d'euros en 2005 pour une prétendue «modernisation sociale» des imprimeries des quotidiens nationaux et autant pour les quotidiens régionaux.

Au printemps 2002, les premiers quotidiens gratuits distribués dans le métro parisien faisaient leur apparition avec Métro et 20 minutes. Depuis, ils ont fait des petits sous la forme de quotidiens locaux, d'hebdomadaires ou de mensuels.

Pour les patrons de la grande presse qui, avec ces quotidiens gratuits, avaient crié à la concurrence déloyale, ce fut surtout un moyen de s'appuyer sur ce qui se fait de moins cher pour imposer à leurs salariés un alignement sur les pratiques sociales de ces publications. Ainsi, Yves de Chaisemartin, président du Syndicat patronal de la presse parisienne (SPP) commence par présenter les ouvriers du Livre comme trop chers, trop nombreux et donc responsables de la mauvaise situation des quotidiens nationaux. L'année suivante, Le Figaro se retirait des accords en vigueur, annonçant une remise en cause des conventions professionnelles qui régissaient la profession depuis 1946.

Une partie des syndicats de métiers (corporatistes et CGT pour l'essentiel) ont accepté de négocier. Lors de diverses commissions paritaires qui suivirent, rien n'est sorti pour les travailleurs. Il faut dire que l'objectif des patrons était simplement d'obtenir du gouvernement des subventions pour financer un plan social dans la presse quotidienne nationale, c'est-à-dire des licenciements.

Leur politique vise en effet à diminuer les effectifs des ateliers graphiques et des imprimeries. Des centaines d'emplois sont ainsi menacés. Un plan social à l'imprimerie du Monde (Ivry-sur-Seine) supprime 92 postes sur 400 et un autre à l'imprimerie du Figaro (Roissy-en-France) pourrait en supprimer autant. Les journaux officiels et l'Imprimerie Nationale prévoient eux la suppression de 1000 emplois sur environ 2500 salariés. La presse régionale n'est pas en reste avec un plan de suppression de 1000 emplois sur 18000 salariés.

Face à cette situation, il y a eu une journée de grève nationale de non-parution en juillet dernier à l'appel de la Fédération du Livre CGT (Filpac-CGT), en réaction à l'attitude du patronat de la presse. Mais si elle a montré l'inquiétude des salariés, elle est restée cantonnée à des revendications très générales comme la «défense de la liberté de la presse», une expression que se partagent patrons et syndicalistes, mais qui sert surtout à masquer les mauvais coups contre les salariés.

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