Depuis le début du mois d'août, aux urgences de l'hôpital certains jours, ce sont entre 25 à 40 malades qui doivent passer au moins 24 heures sur des couchettes, les plus chanceux dans des boxes, les autres dans les couloirs. Des patients qui auraient dû rester en observation sont renvoyés chez eux, le médecin leur recommandant de revenir si ça n'allait pas.

En plus, en ce début du mois d'août, il fait chaud, la préfecture du Rhône a d'ailleurs déclenché le lundi 9 août le niveau 2 du plan canicule. Or, la direction vient juste de faire commencer les travaux d'installation de la climatisation dans ce service, ce qui ne facilite pas l'accueil. Les brancards sur lesquels sont installés les patients sont entassés les uns contre les autres pour laisser la place aux travaux.

Environ 30% des lits sont fermés, quasiment le même nombre que celui de années précédentes. Pas seulement par manque de personnel paramédical, mais aussi par manque de médecins. Et dans les services qui sont ouverts, le personnel est souvent en sous-effectif. Des placements d'office venant des urgences sont effectués dans les services, en particulier le week-end, ce qui entraîne le report d'hospitalisations programmées. Les délais d'hospitalisations se sont allongés au fil des années, trois à six mois suivant les spécialités, et tout report supplémentaire engendre donc de grosses difficultés pour redonner un rendez-vous. La direction des Hospices Civils de Lyon déclarait dans le quotidien local Le Progrès du 3 août: «Nous ne sommes pas en situation de crise». Effectivement, c'est une situation que nous subissons tout au long de l'année et qui est devenue malheureusement banale. Tous les personnels sont cependant bien convaincus que s'il y avait à nouveau une canicule, comme l'an dernier, ils rencontreraient les mêmes difficultés.