Les patrons et actionnaires des grandes sociétés françaises peuvent partir de bonne humeur en vacances, pour ceux qui n'y sont pas toute l'année, puisque les résultats d'exploitation semestriels en cours de publication sont très bons.

Malgré, ou à cause des plans de licenciements, des fermetures de sites, les profits et chiffres d'affaires finalement déclarés sont à la hausse. Des augmentations de rentabilité et de développement sont promises aux actionnaires par toutes ces sociétés afin d'attirer de nouveaux capitaux.

À l'exemple de Bouygues qui, la semaine dernière, a annoncé la distribution d'un dividende exceptionnel de 1,7 milliard d'euros à ses actionnaires, d'autres sociétés comme PSA, Dassault-Systèmes, Technip ou Unibail envisagent de faire de même, ayant, comme elles s'en vantent, de l'aisance financière!

Les entreprises du CAC 40 ont accru de 20% la somme des dividendes versés à leurs actionnaires. Déjà, en 2003, ces 40 entreprises leur avaient versé 37 milliards de bénéfices!

La page financière de la presse se félicite de ces chiffres: Les Échos et Le Figaro soulignent «la belle santé des grands de l'industrie française», «les groupes français savourent la croissance», «une bonne fortune partagée par les actionnaires ».

EADS-Airbus affiche plus 66% de résultat d'exploitation, soit 985 millions de profits pour ce premier semestre 2004, Renault plus 188%, Schneider Electric plus 30%, Michelin plus 9%.

Autant de profits réalisés dans le monde entier, avant tout sur une surexploitation des travailleurs et pas par un développement de la consommation. Par des licenciements collectifs comme chez Danone, 863 millions de bénéfices, STMicroelectronics, 259 millions.

Il y a aussi les groupes qui affichent moins de profits à distribuer, et qui les utilisent soit pour se désendetter, soit pour améliorer leur rentabilité future comme Peugeot, France Télécom ou Vivendi Universal.

Les actions des sociétés citées ont progressé de 5 à 12% au cours de ce dernier semestre qui, pourtant, n'est pas exceptionnel!

Oui, de l'argent il y en a dans les coffres du patronat et dans ceux d'une minorité de gros actionnaires.

Ces richesses produites par le travail des salariés, elles, devraient servir à financer les services publics, et à permettre aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités et à leur famille de vivre décemment.