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Dans les entreprises
Fumant! Altadis licencie et fait des profits
Le cigarettier Altadis a confirmé un plan de restructuration qui va se traduire par la suppression de 701 emplois en France, soit 13% des effectifs et la fermeture de neuf sites en Espagne et en France. En septembre, fermeront l'atelier de cigares de Morlaix (Finistère), le centre de distribution de Lille (Nord) ainsi que le centre de traitement et de battage de Tonneins (Lot-et-Garonne); quelques mois plus tard les unités de Dijon (Côte-d'Or) puis l'usine de cigarettes de Lille seront touchées par la «réorganisation» du groupe. Celui-ci, né fin 1999 du rapprochement de la Seita française et de la Tabacalera espagnole, explique qu'il lui faut licencier, compte tenu de la baisse prévisible de la consommation de cigarettes brunes sur les marchés occidentaux.
Mais si les études montrent qu'en effet la vente de cigarettes devrait chuter (ce qui serait une bonne chose pour la santé de la population), pourquoi les salariés qui y ont un emploi devraient-ils en faire les frais? Sans compter qu'ils devraient accepter des indemnités de licenciement inférieures à ce qu'ils gagnaient jusque-là! Alors que le groupe Altadis est loin d'être déficitaire. En 2003, il a fait 400 millions d'euros de bénéfices. Il pourrait donc largement assurer un salaire à tous ceux qu'il veut priver d'emploi aujourd'hui.
Mais au moment où le groupe s'apprête à jeter des travailleurs à la rue, il annonce de nouvelles acquisitions: lundi 5août, il a déclaré avoir acheté 80,75% de Balkan Star, premier fabricant de tabac de Russie. L'opération coûterait 202 millions d'euros, mais cet argent ne s'en ira pas en fumée: le groupe compte réaliser de juteux profits, la consommation de tabac en Europe de l'Est étant, nous dit-on, en très forte progression, contrairement au reste de l'Europe et aux États-Unis.
Altadis garantit les profits de ses actionnaires, pas les moyens de subsistance de ses salariés.