Cliniques privées - Générale de Santé : Des actionnaires heureux12/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cliniques privées - Générale de Santé : Des actionnaires heureux

La Générale de Santé, premier groupe français et européen de l'hospitalisation privée, vient de communiquer fièrement ses résultats financiers pour le premier semestre 2004: près de 16% de son chiffre d'affaires, et bénéfices presque doublés. Cette annonce n'est pas destinée au grand public, mais à celui des investisseurs, banques, entreprises et riches particuliers. D'ailleurs, le prix de l'action de ce groupe a régulièrement augmenté depuis six mois, ce qui signifie pour ses actionnaires de confortables dividendes à la fin 2004.

À l'heure où le gouvernement et la presse répètent que le système de santé est en «quasi-faillite», qu'il faut couper dans les dépenses et diminuer les remboursements, on apprend que pour le premier groupe de cliniques privées, les affaires sont meilleures que jamais. Les analystes spécialisés en conseil de placement de l'argent en sont même à fortement conseiller d'en acheter des actions. Ce qui est indécent, c'est que si la Générale de Santé affiche une telle bonne santé financière, c'est avec l'argent des remboursements de la Sécurité sociale.

Ce groupe, actuellement aux mains d'un fonds d'investissements après avoir été vendu par Vivendi, possède 149 établissements -dont 140 en France- regroupant 16000 salariés. Son chiffre d'affaires est de 1,132 milliard d'euros et il regroupe 11% de l'ensemble de l'hospitalisation privée du pays. Sa force est d'avoir depuis toujours bénéficié, comme l'ensemble des cliniques privées, de l'appui sans faille de tous les gouvernements de droite comme de gauche. Le plan «Hôpital 2007», en cours, sert pour une bonne part à faire financer, avec l'argent de la Sécurité sociale, les investissements des cliniques privées.

En plus des prix qui leur sont payés à l'acte, pour leur meilleure rentabilité, ces cliniques privées se réservent la part la plus lucrative des activités en laissant aux hôpitaux publics les charges les moins intéressantes sur le plan financier. Par exemple, pour les Urgences dont on a beaucoup parlé ces temps-ci, la Générale de Santé avoue qu'il n'y a aucun Service d'Accueil d'Urgence, SAU, dans ses 140établissements en France, tout juste quatorze structures d'urgence de proximité. Bien souvent, s'il y a un problème post-opératoire, les mêmes cliniques transfèrent leurs malades vers les urgences et la réanimation des hôpitaux publics.

Souvent, ces cliniques bénéficient de l'attribution prioritaire, au détriment des hôpitaux publics, des équipements modernes, très rentables en terme d'exploitation, comme les IRM.

Après, la Générale de Santé peut se vanter, dans les journaux financiers, de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices en hausse.

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