Les grandes entreprises américaines viennent elles aussi d'annoncer leurs résultats pour le deuxième trimestre 2004. Pour les plus grandes d'entre elles, l'unité de mesure de leurs profits est le milliard de dollars; et tous les secteurs sont concernés. Microsoft annonce 2,69 milliards de dollars de profits; IBM s'affiche à 1,99 milliard. L'automobile n'est pas en reste, avec General Motors à 1,34 milliard et Ford à 1,2 milliard. Dans l'agro-alimentaire, Coca-Cola engrange 1,58 milliard de dollars tandis que son concurrent direct ne réalise «que» 1,06 milliard. Et les automobilistes seront contents d'apprendre que l'augmentation des prix du pétrole n'est pas perdue pour tout le monde: la troisième compagnie pétrolière américaine, Conoco Phillips, a accumulé 2,07 milliards de dollars entre avril et juin. Les banques figurent elles aussi au palmarès avec, par exemple, Bank of America qui s'affiche à 3,85 milliards de dollars de profits nets.

De telles hausses ne s'expliquent pas uniquement par la croissance du marché américain. Elles sont surtout dues à une augmentation de l'exploitation des travailleurs. Ce que les patrons appellent «amélioration de la compétitivité» par «l'augmentation de la productivité» et qu'il faut traduire par: augmentation des cadences et des charges de travail pour ceux qui conservent un emploi et suppression de postes pour les autres.

Que faire de ces dividendes? Les patrons répondent: tout pour les actionnaires. Ainsi, il est prévu que les grandes entreprises américaines leur distribuent environ 180 milliards de dividendes, dont 35 milliards pour Microsoft. Il ne vient pas à l'idée de ces gens-là que toute cette richesse devrait revenir aux travailleurs qui l'ont produite. Sous forme d'augmentation des salaires, d'amélioration de la Sécurité sociale et des services publics, de création d'emplois stables afin de supprimer le chômage et les emplois précaires qui sont légion aux États-Unis.