Écho de la caravane Puy-de-Dôme : Quand la SNCF ferme une gare...05/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Écho de la caravane Puy-de-Dôme : Quand la SNCF ferme une gare...

A Saint-Éloy-les-Mines, une ville industrielle du Massif Central, la SNCF vient de supprimer au 1er juin le transport de marchandises et de fermer le 1er juillet la gare voyageurs.

Cette décision fait planer la menace de la fermeture complète de la ligne Montluçon-Clermont-Ferrand via Volvic, et l'accélération de la désertification de la région des Combrailles, déjà très touchée par les fermetures d'entreprises. Cette annonce tombe alors que Nicolas Sarkozy, en visite, a présenté un prétendu plan de réindustrialisation (c'est-à-dire des subventions pour les entreprises) pour la région. Si l'avenir d'une ville et d'une région n'était pas menacé, cela ressemblerait à une mauvaise plaisanterie.

La SNCF n'a même pas pris soin de prévenir la commune de la fermeture de la gare. Ce sont les cheminots CGT, avertis des suppressions de postes, qui ont donné l'alerte.

Jusque-là, la SNCF acheminait les 53000 tonnes de matières premières de Rockwool, la principale entreprise de la ville, essentiellement du basalte pour la fabrication de la laine de roche. Avec la suppression du fret, la ville subira 5000 passages de camions supplémentaires par an. Les conséquences seront funestes en matière de bruit et de pollution. Elles seront aussi financières car ce sont les collectivités locales qui devront payer la dégradation inévitable du réseau routier des environs. Enfin, cette décision est un non-sens du point de vue de la sécurité, car Rockwool fait encore transiter des produits extrêmement dangereux, comme du phénol et du formol. Ainsi, il y a quelques années, lors d'un «dépotage» - le transfert de produit d'un camion dans une cuve- une erreur avait entraîné une montée en température très dangereuse. L'alerte maximale avait été déclenchée car l'explosion aurait transformé la ville en cratère.

Rockwool assure que ce type d'incident ne peut plus se produire, mais un accident peut toujours se produire sur une route, lors de la traversée de villes. Le transport par rail offrirait bien plus de sécurité. Plutôt que d'obliger Rockwool à cette solution, la suppression du fret la condamne de façon irréversible. Des menaces courent aussi pour la ville de Volvic, située sur la même ligne.

En supprimant le fret, la SNCF en a profité aussi pour fermer la gare voyageurs. Les trains s'arrêtent encore, mais alors que Saint-Éloy compte un collège, un lycée professionnel, un Greta et un internat, beaucoup craignent que cette décision préfigure à terme la fermeture complète de la ligne de chemin de fer.

Les élus, les syndicats et les unions locales CGT et FO ont organisé des manifestations de protestation à Saint-Éloy et à Volvic pour faire revenir la SNCF sur sa décision, mais jusque-là sans effet.

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