Darfour (Soudan) : - La France se presse lentement au secours des populations05/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Darfour (Soudan) : - La France se presse lentement au secours des populations

Depuis le début du mois d'août, des avions et des hélicoptères de l'armée française ont commencé à livrer de la nourriture et des médicaments aux milliers de réfugiés qui ont fui la région soudanaise du Darfour pour l'est du Tchad. En outre, 200 soldats français devraient être déployés le long des 800 kilomètres de frontière soudano-tchadienne pour protéger les camps de réfugiés des incursions de l'armée soudanaise et de ses supplétifs, les djandjawids.

Interrogé par des journalistes, le porte-parole des militaires français excusait par avance les limites de cette aide humanitaire, expliquant qu'«à cause de la saison des pluies qui démarre, il y a désormais des camps qui sont inaccessibles par la route» et que «les orages très violents peuvent perturber, voire interrompre, la rotation des avions et des hélicoptères».

Sauf que le drame subi par la population du Darfour ne date pas d'hier. Cela fait plus d'un an et demi que cette région, située à l'ouest du Soudan, est ravagée par la guerre civile. Selon l'ONU, ce conflit opposant les milices arabes du gouvernement soudanais aux paysans à majorité noirs du Darfour a déjà fait près de 50000 morts et plus d'un million de déplacés, dont 200000 au Tchad. Cela fait des mois que des organisations humanitaires dénoncent les dramatiques conditions de vie des réfugiés, qui ne peuvent que s'aggraver avec l'arrivée de la saison des pluies.

Le gouvernement français connaissait parfaitement cette situation. Non seulement, il entretient des liens privilégiés avec le dictateur tchadien Idriss Déby mais il est présent en permanence dans ce pays. Il dispose notamment d'une force de plusieurs centaines de militaires prête à intervenir, à partir du Tchad, partout en Afrique où ses intérêts seraient menacés.

Mais s'il est capable de mobiliser en quelques jours des soldats en nombre suffisant et des tonnes de matériel pour défendre les intérêts des trusts et des colons français ou des dictateurs africains à sa solde, comme en Côte-d'Ivoire récemment ou au Tchad il y a quelques années, il ne montre pas autant d'empressement pour venir en aide à des centaines de milliers de réfugiés.

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