Le groupe Bouygues, un des principaux groupes capitalistes français, qui avoue un chiffre d'affaires de 21,8 milliards d'euros, se porte bien. Spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics, il s'est ensuite étendu vers la télévision, la téléphonie mobile et la distribution de l'eau. Il a bien défrayé quelquefois la chronique pour avoir confié la mise en oeuvre de chantiers importants, comme le Stade de France à Saint-Denis, à des entreprises sous-traitantes peu respectueuses des lois, utilisant largement une main-d'oeuvre étrangère non déclarée. TF1, de son côté, est grande consommatrice de personnel intermittent. Mais le plus important n'est-il pas que les profits rentrent et que les actionnaires soient contents? Contents, ils peuvent l'être.

Rien qu'au cours des douze derniers mois l'action Bouygues a augmenté de 13%. Là ne s'arrête pas le bonheur de ces actionnaires auxquels a été versé un dividende en augmentation de 39% au titre des bénéfices de l'année 2003 et qui se partageront 1,7 milliard d'euros en janvier prochain, à raison de cinq euros par action. Cinq euros cela peut paraître bien modeste mais pour les plus gros actionnaires cela représente des sommes fort rondelettes leur permettant de nouvelles "interventions" profitables dans le monde des affaires.

Ainsi, la holding contrôlée par les frères Martin et Olivier Bouygues empochera la bagatelle de 233 millions d'euros. Cette opération devrait aussi permettre, selon le directeur général du groupe Bouygues, d'augmenter de 15% la valeur de l'entreprise et de revaloriser en Bourse les actions Bouygues. Cela s'appelle récompenser la fidélité des actionnaires. Quant aux salariés des entreprises du groupe Bouygues, rien n'est prévu pour eux, tant il est vrai que ce sont les bas salaires qui génèrent les gros profits.