SNCF - Orléans-Les Aubrais : Un cheminot tué sur un chantier23/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Orléans-Les Aubrais : Un cheminot tué sur un chantier

Lundi 12 juillet vers 8 heures du matin, un cheminot de l'Équipement (ceux qui travaillent sur les voies) a trouvé une mort atroce, écrasé dans la collision entre le dernier wagon du train qu'il faisait reculer et le bras d'une grue rail-route.

Depuis le début du mois de mars dernier, ont lieu de gros travaux de remise en état et de modernisation de la ligne Les Aubrais-Vierzon. Dans ce type de grand chantier, cheminots et ouvriers d'entreprises privées travaillent ensemble avec beaucoup de trains et d'engins de chantier divers.

Dès l'ouverture de ce chantier, la SNCF a cherché les gains de productivité et a économisé sur le personnel. Sous le prétexte de ne pas trop perturber la circulation des trains, ces travaux, mal éclairés par des projecteurs de chantier, s'effectuaient la plupart du temps de nuit, bien souvent entre minuit et huit heures du matin. Ceux des cheminots qui sont habitués à ces chantiers ont d'emblée dénoncé la recherche de productivité, les économies en personnel, en matériel, encore plus importantes qu'à l'habitude.

Des syndicats avaient aussi dénoncé les longues périodes de nuit, l'hébergement en bungalows à quelques mètres des voies, les horaires qui changeaient en fonction des fluctuations du chantier et les manques de protection individuelle pour les travailleurs. Quatre accidents de travail moins graves avaient déjà eu lieu.

Ce 12 juillet, c'est vers 4 heures du matin que les travaux ont commencé, alors que la plupart des travailleurs du chantier avaient déjà fait 40 km de trajet. C'était le cas de l'ouvrier qui a trouvé la mort, et qui habitait dans le Loir-et-Cher. Vers 8 heures du matin, en faisant reculer son train dans un tunnel, et dans une voie en courbe, il a percuté la flèche d'une grue de chantier qui circulait en sens inverse.

Ses nombreux camarades sont atterrés et choqués par la mort de ce cheminot de 43 ans, qui laisse deux enfants orphelins.

La SNCF, et pour cause, n'a cette fois pas osé parler de fatalité. Car notre camarade a été victime des conditions de travail de plus en plus dégradées imposées aux cheminots et aux travailleurs qui participent à ce grand chantier.

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