Le 29 mars, un travailleur des Presses était écrasé entre deux outils. En juin, le même accident s'est produit dans une entreprise sous-traitante de Renault.

L'atelier des presses de Renault Flins, surchargé, s'était délesté de la fabrication de pièces (l'intérieur des portes) en sous-traitant à Gestamp Noury, en Seine-et-Marne. C'est au cours des manipulations qu'une "pontière" (ouvrière qui dirige les ponts roulants transportant les pièces lourdes) a été écrasée de la même façon que notre camarade de Flins.

Juste avant, elle avait eu une altercation avec son chef qui voulait accélérer le transport des outils à emboutir, qui pèsent plusieurs tonnes. Lorsqu'on voit les pressions exercées pour sortir coûte que coûte les pièces chez Renault, on imagine combien la direction de Renault peut peser sur les entreprises sous-traitantes.

La direction de ces entreprises fait à son tour pression sur les chefs qui répercutent dans les ateliers. Dans cet atelier d'emboutissage en sous-traitance, c'était le troisième accident mortel du même genre.

Cette course à la productivité permanente, c'est cela la véritable responsable de ces accidents mortels et des dizaines d'autres dont certains très graves.

Et toujours autant de risques dans l'atelier des presses de Flins

Mi-juillet, deux travailleurs ont eu de nouveau un accident. L'un d'eux a été coupé au cou par une pièce de tôle et a eu onze points de suture, il s'en est fallu de peu qu'il ait la gorge tranchée. L'autre s'est fait écraser le pied par un chariot élévateur. Il restera probablement infirme.

Rien n'a vraiment changé depuis le 29 mars, sauf l'attention que tous les travailleurs portent maintenant à la sécurité: pose de chandelles pour les interventions sous presse, refus des pontiers de jouer les polyvalents, ou carrément refus de conduire le pont car ce n'est pas un travail qu'on peut pratiquer occasionnellement.

On le voit, pour sortir indemnes de l'usine, nous ne devons compter que sur nous-mêmes.