L'amnésie du Parti Socialiste23/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'amnésie du Parti Socialiste

Les dirigeants du parti socialiste ont multiplié les déclarations contre la réforme de l'assurance maladie proposée par le ministre, Douste-Blazy, qui a été votée à l'Assemblée le mardi 20 juillet. Mais ils passent soigneusement sous silence le fait que celle-ci ne fait que reprendre, certes en les aggravant, des mesures prises lorsqu'ils étaient au pouvoir.

Ainsi, le premier secrétaire du Parti Socialiste, François Hollande, a dénoncé l'injustice de mesures comme l'augmentation de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) adoptée par une majorité de parlementaires lundi 19 juillet. Hollande a bien entendu "oublié" de rappeler que la CSG, cet impôt supplémentaire supporté en majeure partie par les salariés, les retraités et les chômeurs, fut inventé sous le gouvernement de Rocard. Elle n'était que de 1,1 % au début, mais elle n'a cessé d'augmenter pour passer à 7,5 % en 1999 sous... Jospin.

Le forfait hospitalier dont Douste-Blazy prévoit l'augmentation a été mis en place par Bérégovoy et Jack Ralite en 1982 sous le gouvernement Mauroy. Il était alors à 20 francs et est passé en 1991 sous le gouvernement de la socialiste Edith Cresson à 50 francs, puis à 70 francs sous le gouvernement de droite de Juppé.

On pourrait citer aussi le déremboursement de médicaments, dont la liste s'est allongée sous tous les gouvernements qu'ils aient été de droite ou de gauche, ou la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) créée par la droite cette fois-ci mais prolongée par la gauche.

De toute façon, si le Parti Socialiste fait mine de trouver le projet de Douste-Blazy injuste, il se garde bien de dire qu'il reviendra sur les mesures qu'il contient, s'il revient au gouvernement. Il ne proteste pas contre le fait que rien n'oblige le patronat à payer ce qu'il doit. Il ne conteste pas la nécessité de cette prétendue réforme, se contentant de reprocher au plan de Douste-Blazy son inefficacité. "Ce n'est pas un plan de redressement, mais simplement de renflouement" a déclaré Hollande.

Le parti Socialiste contribue ainsi à convaincre les travailleurs de la nécessité de faire des sacrifices, demandant juste que ces sacrifices aient une efficacité. Belle hypocrisie ! Pour l'avenir, les travailleurs ont intérêt à s'en souvenir.

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