Algérie : Alliot-Marie, représentante des marchands d'armes23/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Algérie : Alliot-Marie, représentante des marchands d'armes

"Le moment est venu de tourner la page", a déclaré la ministre de la Défense, qui s'est plu à souligner le caractère historique de sa visite en Algérie. Ce qui a décidé la visite d'Alliot-Marie, c'est avant tout l'appel de juteux marchés qui s'offrent en Algérie aux industriels du secteur militaire. Dans pareille situation, aucun ministre, aucun président de la République ne répugne à endosser un costume de représentant de commerce.

La visite d'Alliot-Marie intervient à un moment où l'État algérien envisage de renouveler son équipement militaire et où ses revenus pétroliers font saliver les marchands d'armes. La concurrence est rude: les États-Unis fournissent déjà l'armée algérienne en avions de transport de troupes; la Russie vient de remporter un contrat pour soixante-dix avions de chasse. Le nouveau chef du gouvernement espagnol a effectué, deux jours avant Alliot-Marie, une visite officielle en Algérie. Il était accompagné du patron de l'industrie aéronautique espagnole et a décroché un contrat de livraison de six avions. De quoi rendre jaloux les patrons français de l'armement!

Systèmes de surveillance aux frontières, satellites, hélicoptères, véhicules terrestres, modernisation des avions et des chars: les commandes prévues par l'armée algérienne sont nombreuses. Côté français, Thalès et Sagem lorgnent déjà sur ces marchés. Cela valait la peine d'envoyer une ministre!

Dans une de ses déclarations, Alliot-Marie a précisé: "Les ventes d'armes ne sont pas une fin en soi". Elle voulait sans doute dire que c'est un bon début pour faire des affaires.

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