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Leur société
Borloo s’attaque aux chômeurs, pas au chômage
Le volet emploi du projet de loi de «cohésion sociale» présenté le 30 juin dernier par le ministre Borloo prévoit de nouvelles mesures contre les chômeurs.
Actuellement, un chômeur est tenu d'«accepter un emploi quelle que soit la durée du contrat de travail offert, compatible avec sa spécialité ou sa formation antérieure, ses possibilités de mobilité géographique compte tenu de sa situation personnelle et familiale, et rétribué à un taux de salaire normalement pratiqué dans la profession et la région.» Cette disposition du Code du travail laisse déjà peu de marge de décision au chômeur. Mais dans le projet de Borloo, après six mois d'indemnisation, le niveau de salaire ne rentrerait plus en ligne de compte. Le chômeur se verrait contraint d'accepter un travail même très mal rémunéré sous peine de voir son indemnisation supprimée. De plus, les possibilités de refuser un emploi parce que trop éloigné du lieu d'habitation seraient restreintes.
Par ailleurs, le contrôle des chômeurs serait accru par la création d'un dossier unique de demandeur d'emploi. Le projet de Borloo envisage de suspendre le versement du revenu de remplacement ou d'en réduire le montant pour garantir «la recherche assidue d'un travail».
Ce n'est certes pas le premier projet qui vise à renforcer le contrôle sur les chômeurs, avec comme objectif de les radier plus facilement et de les contraindre ainsi à accepter tout et n'importe quoi. Mais si elle était mise en oeuvre, cette nouvelle loi aggraverait encore un peu plus les dispositions du PARE (Plan d'Aide au Retour à l'Emploi) avalisé par la ministre socialiste Martine Aubry. Et de toute façon, elle ne fait que renforcer la propagande gouvernementale sur le thème: «les chômeurs sont tous des fainéants».
C'est ce que Borloo appelle laisser aux salariés le libre choix de travailler ou non.