Saint-Denis (93) : Dix-huit familles à la rue08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Saint-Denis (93) : Dix-huit familles à la rue

Mercredi 30 juin, la police a évacué sans ménagement les occupants d'un immeuble situé 7 impasse Saint-Clément. Cet immeuble est squatté depuis bientôt trois ans par des familles qui se voient refuser un logement social depuis des années. Tous les occupants de l'immeuble travaillent et ont des papiers mais la crise du logement est telle, et les conditions financières pour avoir droit d'accéder à un logement digne de ce nom sont telles, qu'ils ne trouvent pas. L'immeuble squatté appartenait à la mairie mais elle l'a vendu récemment à un entrepreneur privé qui n'a pas hésité à faire appel aux forces de l'ordre.

Les familles ont dû quitter les lieux du jour au lendemain sans même pouvoir se retourner. Elles ont demandé des solutions à la mairie qui leur a proposé trois nuits d'hôtel, ce qui a paru inacceptable aux familles car les trois nuits passées, elles se retrouveraient au même point. Elles ont donc décidé de camper devant la mairie.

Dès la première nuit, les autorités municipales ont fait appel aux forces de l'ordre. La police est intervenue sans ménagement arrêtant deux hommes qui essayaient de protéger leur famille: l'un d'entre eux essayait d'éviter à sa femme enceinte une chute. Les policiers ont conduit de force les familles à l'hôpital pour faire examiner les enfants. Les autorités ne se sont pas souciées une minute de savoir ce que ces gens allaient devenir. Ce qui les embarrasse c'est qu'ils ne se laissent pas faire. Cela fait désordre. La police a pris les couettes et les duvets des familles pour les empêcher de récidiver. Cela n'a pas découragé les expulsés qui s'installent chaque soir depuis une semaine devant la mairie de Saint-Denis, exigeant des solutions. Il est évident que la municipalité de Saint-Denis ne peut pas trouver des solutions à tous les mal-logés de la ville, mais quand elle fait le choix de vendre des immeubles squattés de longue date à des promoteurs immobiliers, dont le principal souci est de rentabiliser leur capital au plus vite et non de faire du logement social à bon prix, elle laisse ces promoteurs faire le sale boulot.

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