Rhodia - Chalampé (Mulhouse) : Contre les licenciements, pour les salaires et les transports ! En grève!08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rhodia - Chalampé (Mulhouse) : Contre les licenciements, pour les salaires et les transports ! En grève!

Le groupe Rhodia compte près de 10000 salariés en France et 24000 sur l'ensemble de la planète pour un chiffre d'affaires annuel de 7 milliards d'euros. Anciennement Rhône-Poulenc, l'entreprise fut privatisée en 1992-1993. En 2002, la cession de Rhodia par Aventis, trust de la pharmacie qui a fait parler de lui récemment et dont les profits se comptent par millions, en a fait la proie des banques. Car les actionnaires d'Aventis ne se sont pas gênés pour puiser dans les réserves de Rhodia avant de larguer l'entreprise avec un passif d'un milliard d'euros. Aujourd'hui, les taux de 10% imposés par les banquiers ont fait que la dette du groupe se monte à 3,2 milliards d'euros. La dernière exigence des actionnaires est une réduction drastique des frais fixes. Pour le seul site Rhodia Chalampé, les économies demandées se montent à 15 millions d'euros, ce qui signifie 150 à 160 emplois directement menacés.

En début d'année, la direction avait déjà annoncé un plan de 17 suppressions de postes. L'annonce de ce «plan d'économie» de 15 millions arrive dans un contexte d'attaques contre les travailleurs de Rhodia: négociations salariales désastreuses, menaces de délocalisation, chantage aux emplois, etc.

Mais ce qui a mis le feu aux poudres et décidé les travailleurs à la grève a été la décision de la direction de supprimer les bus qui assurent le transport des travailleurs sur le site.

Poussée par les travailleurs, la CGT, bientôt suivie par les autres syndicats, a appelé à des débrayages les 22 et 29 juin. Depuis des années, ces débrayages restaient limités à 4 heures. L'annonce de 8 heures de grève a surpris la direction et revigoré les ouvriers qui ont applaudi cette annonce des militants syndicaux.

La participation à ces deux journées a été totale: près de 95% pour les travailleurs de jour, et 100% pour les équipes postées. Les revendications des travailleurs sont: zéro licenciement, ouverture de véritables négociations salariales et maintien des transports.

Jusqu'alors la direction est restée quasiment muette; sa seule proposition a été de reporter la suppression des bus à décembre. Elle a aussi répondu par... la menace de lock-out et de fermeture en cas de reconduction du mouvement. Ces menaces n'impressionnent pas les travailleurs qui entendent bien se remettre en grève mardi 6 juillet.

S'il y a de l'argent à trouver, c'est aux actionnaires et aux banquiers de payer!

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