Renault Flins (78) : Ils prennent nos vessies pour des lanternes08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Flins (78) : Ils prennent nos vessies pour des lanternes

À la mi-juin, à l'usine Renault de Flins, la direction a organisé partout des réunions de secteur destinées à nous préparer à un changement de règlement intérieur, baptisé «règles de vie». Au Montage, comme ailleurs, nous avons eu droit à un festival d'interdictions: fumer ou téléphoner au travail -tout doit être reporté sur le temps de pause, où il faudra également manger, aller aux toilettes et tenter d'entretenir quelques relations humaines avec nos collègues. Comme par ailleurs lesdites pauses ont été réduites au fil du temps à leur plus simple expression, 10 ou 15 minutes selon le moment et le secteur, ce ne sera pas facile de choisir.

Une offensive a également été lancée contre nos jours de congés. Pour obtenir les congés auxquels on a droit, établis par notre «compteur» individuel, la plupart du temps positif, on doit en faire la demande une semaine à l'avance s'il s'agit de prendre un jour, un mois à l'avance si l'on rêve d'obtenir une semaine. La réponse n'est jamais automatique car les chefs consulteront leurs tableaux de présence avant d'accepter ou de refuser.

L'intention de la direction d'augmenter les pressions et le ton des responsables qui ont organisé les réunions ont provoqué dès le lendemain un débrayage d'un groupe de travailleurs qui montent la Twingo, choqués par ces exigences.

Une autre réaction, plus basique, a eu lieu fin juin sur la chaîne Clio en Sellerie. Un travailleur, au demeurant délégué, a demandé à être remplacé pour satisfaire une envie urgente. Il lui a été répondu que les consignes n'autorisaient plus le remplacement d'un travailleur en chaîne 30 minutes avant ou après la pause. Le camarade a tenté de maîtriser son horloge interne jusqu'à ce qu'une solution se présente... sous la forme d'un remplaçant. Peine perdue. La consigne restait: 30 minutes avant ou après la pause, pas question d'être remplacé. Il ne lui restait donc plus qu'à s'y conformer et à... se soulager sur le bord de la chaîne. Après quoi notre camarade a fort à propos signalé que les abords de son poste étaient sales. Ses copains de travail se sont félicités de son attitude. La direction, nettement moins.

Mauvaise joueuse, elle l'a convoqué. Et c'est accompagné de quatre copains de son secteur et des autres délégués qu'il s'est rendu au bureau.

La direction ne veut pas passer l'éponge... sur l'affaire et maintient sa menace de sanction, mais tous les présents ont signifié aux responsables du département leur refus d'obtempérer à des consignes abusives et imbéciles.

Partager