Pour Borloo et ses semblables, combattre vraiment l’exclusion, c’est exclu !08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour Borloo et ses semblables, combattre vraiment l’exclusion, c’est exclu !

Une semaine après l'annonce du plan du ministre de la «Cohésion sociale» Jean-Louis Borloo, le gouvernement vient d'annoncer la création d'un comité ministériel et organisera une conférence nationale afin de peaufiner le plan en question, en veillant, dit-il, à «moins exclure» les «plus exclus». Beaucoup de blablabla pour un projet qui ne changera rien au sort des millions «d'exclus», comme on a pris l'habitude de dire pudiquement, sans évoquer ceux qui sont responsables de leur exclusion. Par exemple, côté logement, il n'est pas question pour le gouvernement de développer les HLM ou de financer le logement social pour que les familles à très faibles revenus aient un toit. Le gouvernement ne s'est même pas engagé à verser les 200 millions d'euros de subventions qu'il doit aux organismes HLM. Pas plus qu'il ne parle d'obliger les municipalités récalcitrantes à consacrer des terrains, comme une loi le permet, à la construction de logements sociaux. Les municipalités, qui réservent leurs terrains aux entreprises désireuses de s'installer sur leur commune ou aux sociétés immobilières qui se consacrent aux immeubles de standing, continueront à avoir les mains libres.

Côté emploi, le gouvernement n'envisage pas de remettre en cause le droit sans partage du patronat à licencier et à jeter à la rue des travailleurs dont une partie sombrera, à terme, dans cette trop fameuse exclusion. Les formes d'emplois précaires, synonymes de salaires misérables, et qui condamnent des centaines de milliers de salariés à survivre dans le dénuement, continueront à se généraliser. Quant au relèvement des minima sociaux, qui serait la moindre des choses à l'égard des exclus, Borloo n'en parle pas. Tout l'art du gouvernement reste donc d'expliquer comment il va mettre fin à l'exclusion sans s'en prendre à ses responsables. Il lui suffit de nommer une commission, de créer un comité interministériel, un vieux truc. Mais pas sûr que ça marche encore!

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