Irak : Des tâches de répression en sous-traitance08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Des tâches de répression en sous-traitance

Il y a en Irak, aux côtés des armées officielles, plus de quinze mille mercenaires. Leur nombre ne cesse d'augmenter, et les vingt mille seront bientôt atteints. Cela fait d'eux la seconde force de la coalition en effectifs, après les Américains, mais avant les douze mille soldats britanniques.

Ces mercenaires font toutes sortes de tâches comme la garde rapprochée des dirigeants politiques, des membres des sociétés occidentales et même des journalistes. Ils sont aussi gardiens de prison et tortionnaires à l'occasion, ils agissent même parfois comme des supplétifs de l'armée pour des opérations sur le terrain.

Les mercenaires ne sont certes pas une nouveauté. Depuis l'Antiquité et les guerres puniques, la Renaissance et ses Suisses, ou encore la guerre de Trente Ans, la profession s'est toujours bien portée. Au temps de la décolonisation de l'Afrique, ceux qu'on appelait les «affreux» avaient trouvé à s'engager dans ce type d'emploi.

Mais quelle différence peut-on faire entre ces mercenaires et les militaires qui s'engagent pour trouver un job dans l'armée ?

Les mercenaires sont-ils pires que les autres ? Bien des engagés de l'armée française en Algérie ou de l'armée chilienne du temps de la dictature de Pinochet se sont révélés orfèvres dans l'art de massacrer et de torturer.

Le fait qu'ils soient si nombreux en Irak signifie que les Américains, empêtrés dans ce bourbier irakien, ont trouvé par ce biais le moyen d'augmenter leurs effectifs sans trop devoir faire appel aux soldats de l'armée des Etats-Unis.

Qui les emploie ? Plusieurs sociétés dont l'inévitable Haliburton qu'on retrouve sur tous les fronts de l'argent facile à gagner : pétrole, fournitures à l'armée américaine, marchés de la reconstruction, etc. Mais question mercenaires, ce n'est pas la plus importante. On cite les américaines Blackwater et surtout DynCorp qui emploie 23000 personnes dans le monde. Cette dernière s'occupe aussi bien de l'Irak que de la garde du président afghan Karzaï, de la garde de stocks militaires au Qatar, de centres pénitentiaires au Kosovo, de patrouilles aériennes en Bolivie et au Pérou contre les narco-trafiquants, etc.

Combien gagnent les mercenaires ? Selon la rumeur les «meilleurs» (anciens des forces spéciales US, des SAS britanniques, ou de la Légion étrangère) toucheraient jusqu'à 1000 dollars par jour.

Mais les Gurkhas népalais gagneraient, eux, 1000 dollars par mois. À leurs côtés on trouve des Sud-Africains, des anciens phalangistes libanais (qui ont «l'avantage» de ressembler aux Irakiens) et depuis peu de temps quelques Français, etc.

Et leurs patrons, eux, pour opprimer les Irakiens, gagnent des milliards payés par les contribuables américains.

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