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Dans les entreprises
Giat Industries Saint-Chamond (Loire) : Nouvelles réactions aux suppressions d’emplois
La direction de GIAT Industries, qui est en train de supprimer près de 3300 emplois sur les 6250 que compte ce groupe d'État de fabrication d'armements terrestres, n'en a pas fini avec les réactions des travailleurs.
Fin février, cette direction et le gouvernement parvenaient, après plusieurs mois d'actions des travailleurs, à enclencher la première phase de ce plan. Depuis, les travailleurs ont continué à batailler.
À Saint-Chamond, où le site doit être fermé (comme ceux de Tarbes et de Cusset, dans l'Allier), les derniers dix jours ont vu se succéder plusieurs actions.
Jeudi 24 juin, près de 250 travailleurs débrayaient et allaient interpeller leur direction pour protester, en particulier, contre le fait que la direction ne tenait pas ses promesses de revoir à la hausse le nombre de mesures d'âge qui diminuent d'autant le nombre de futurs licenciements. Un tract de la CGT indiquait que cela était d'autant plus urgent «que les plans de charge présentés font état de sous-effectif dans nombre de secteurs de production qui réclament des renforts».
Mardi 29 juin, à peu près autant de salariés venaient perturber la cérémonie patronale de remise de médailles du travail. Au moment où le site est menacé de disparaître, cette cérémonie a un goût amer pour les travailleurs. Il serait plutôt même bien venu de décorer la direction de la médaille de casseur d'emplois industriels.
Vendredi 1er juillet, se tenait en préfecture, à Saint-Étienne, un comité de site, réunissant les pouvoirs publics, la direction et les élus locaux. Les syndicats CGT, CFDT et FO appelaient à un débrayage le matin, suivi d'une manifestation à Saint-Étienne. Près de 250 travailleurs formèrent, avec leurs voitures, un cortège bruyant et coloré dans les rues de la ville, y bloquant la circulation. Une délégation s'invitait aux discussions. Le reste des manifestants se dirigeait alors vers les locaux du «Relais mobilité». Il s'agit d'une cellule dite de reclassement, composée d'une quinzaine d'employés, mi-personnel de GIAT Industries volontaire, mi-employés du cabinet privé Altedia. Après avoir tagué les murs de l'agence, avec des slogans comme «Licencieurs», «Assez de licenciements» ou «Menteurs», les manifestants ordonnèrent à tous les employés de quitter les lieux. C'est ce qu'ils firent. Et l'agence fut bouclée par une chaîne.
Pour l'usine de Saint-Chamond, qui comptait près de 600 salariés, quelques départs ont lieu, à compter du 1er juillet: travailleurs en préretraite CASA. Le nombre de mutations acceptables offertes est ridiculement faible. En tenant compte des mesures d'âge et des mutations prévisibles, la dernière mouture du plan prévoit environ 100 personnes qui resteraient sur le carreau. Certaines d'entre elles pourraient se voir notifier officiellement la suppression de leur poste au 1eroctobre. Elles seraient obligées soit d'accepter des solutions de remplacement très peu intéressantes (mutations vers Rennes pour des postes de cuisinier, par exemple) ou d'être licenciées purement et simplement.
Les travailleurs ont toutes les raisons de maintenir leur pression, afin d'essayer de limiter au maximum les dégâts sociaux et humains du plan gouvernemental de casse des emplois.