Clinique mutualiste (Grenoble, 38) : Une grève sans précédent08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique mutualiste (Grenoble, 38) : Une grève sans précédent

Une grève s'est déroulée à la clinique mutualiste des Eaux Claires de Grenoble, la première depuis l'ouverture de la clinique en 1960. Elle a été suivie par toutes les catégories de personnel et a entraîné la fermeture de certains services pendant plusieurs jours. Cela montre l'ampleur des problèmes.

Le mécontentement est parti de la maternité où, depuis la fermeture du service maternité de l'Hôpital Sud, il y a à la fois surcroît de travail et pénurie de personnel: les conditions d'accueil des patientes et de leurs nouveaux-nés se dégradent, les locaux ne sont pas adaptés, les chambres manquent et des lits sont installés dans les couloirs. Les mères sont vivement incitées à sortir de la clinique pour être hospitalisées à domicile. Certaines sont envoyées à Voiron, à une trentaine de kilomètres. Le personnel de la maternité s'est donc mis en grève, entraînant l'ensemble des services.

Depuis des mois, la politique d'économies systématiques a créé de multiples problèmes: au service stérilisation, le personnel en arrêt maladie n'est pas remplacé; aux urgences, des brancardiers remplacent les agents de service; aux services de soins, on demande aux infirmières de répondre au standard, de remplir les dossiers entrée-sortie, d'effectuer l'entretien et les commandes de pharmacie et de petit matériel, en plus de leur travail quotidien.

Dans l'ensemble des services, les remplacements ne sont pas assurés convenablement. D'où des difficultés pour prendre les jours de récupération. La direction demande parfois aux membres du personnel de trouver eux-mêmes des remplaçants et répond: «Si vous êtes fatiguée, mettez-vous en arrêt maladie!».

Quand des infirmières intérimaires arrivent, le personnel doit former des recrues nouvelles, notamment dans les services spécialisés. Depuis plus de six mois, le système d'appel des malades n'est plus fiable. À toutes les demandes du personnel, la direction faisait la sourde oreille, disant que cela dépendrait de l'enveloppe budgétaire, qu'il ne fallait pas creuser le déficit.

Après sept jours de grève, le travail a repris. La direction a cédé sur quelques postes. La lutte a permis d'obtenir une petite amélioration des conditions de travail, l'affectation temporaire de quelques remplaçants et, surtout, de discuter des problèmes, de mieux connaître la situation de tous les services. Mais l'essentiel n'est pas réglé.

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