Alcatel Colombes (92) : Les salariés demandent des comptes.08/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1875.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel Colombes (92) : Les salariés demandent des comptes.

Le 24 avril dernier, Alcatel annonçait la création d'un accord financier, en terme technique un joint-venture, avec l'entreprise chinoise TCL, pour ses terminaux mobiles (les téléphones portables de marque Alcatel).

La partie production, située à Laval (Mayenne), avait été vendue à Flextronics il y a deux ans. Et depuis, Alcatel qui répétait que ce n'était pas «le coeur de son métier» cherchait un partenaire. Le PDG Tchuruck avait même déclaré que, s'il ne trouvait pas de partenaire, il pourrait abandonner ce secteur.

L'annonce de cet accord n'a donc pas été une surprise. Elle a même été accueillie avec soulagement pas certains salariés.

Mais à quelques jours de l'annonce officielle de cet accord par Alcatel, des salariés (à 80% ingénieurs) se sont inquiétés de savoir ce qui se passerait si cet accord rencontrait «des difficultés».Puisqu'Alcatel répétait qu'il n' y avait aucun problème... pourquoi ne s'engageait-elle pas à reprendre les salariés en cas de pépin? La direction parlait d'une prime «de bonne fin» correspondant à un peu plus d'un demi-mois de salaire, pourquoi cette prime n'était-elle pas la même pour tous et de 10000 euros comme cela avait été le cas lorsque des salariés d'Alcatel Brest avaient été vendus à Jabil?

De nombreuses réunions de salariés se tinrent le midi élisant une première fois une délégation de 19 salariés pour rencontrer les responsables. La deuxième fois, plus de 60 salariés envahirent une salle de réunion pour réclamer des comptes aux directeurs. Le vendredi 2 juillet, Beretti, le bras droit de Tchuruk, se rendait à Colombes à l'occasion d'un CE exceptionnel. Près de 200 personnes l'attendaient dont une bonne trentaine s'étaient «invités» dans la salle où devait se tenir cette réunion. Ce monsieur, qui n'avait strictement rien à dire, a dû partir deux heures plus tard sous les huées des salariés.

La seule chose que ces directeurs réunis nous sortirent, c'est qu'il y aurait un «déficit de communication». Ils avaient donc prévu de réunir tout le personnel concerné (340 personnes) dès l'après-midi pour combler ce déficit. Après quelques phrases sur «l'avenir», «les espoir»... on attendait avec une certaine impatience ce qu'ils avaient à nous dire concernant les garanties pour le personnel. Devant leur obstination à répéter les mêmes choses, c'est-à-dire rien, la grande majorité des salariés s'est levée les laissant seuls avec leur micro.

Rien de tangible n'a été obtenu, même s'ils essaient de dire qu'ils ont amélioré la prime et qu'ils pourraient donner un coup de pouce. Les salariés ne sont pas mécontents pour autant, car cela fait bien longtemps que des discussions comme nous en avons eu entre nous n'avaient pas eu lieu et que nous ne nous étions pas manifestés de cette façon.

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