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Leur société
À propos du plan canicule du gouvernement
Travaillant dans une maison de retraite du Poitou-Charentes, financée par des fonds publics, nous sommes directement témoins de la duplicité du gouvernement à propos du plan anti-canicule prévu pour cet été, et faisant suite aux 15000 décès de l'été 2003.
En effet les annonces du secrétaire d'État aux Personnes âgées en matière de financement masquent le fait que ce sont les résidents et les familles qui supporteront pour l'essentiel le coût des mesures programmées. Ainsi, l'État ne participe qu'à hauteur de 40% maximum, dans la limite d'un certain plafond, au financement d'une pièce rafraîchie dans chaque établissement. La quote-part de l'État diminue même si le Conseil général met la main au portefeuille (le financement total n'excédant toutefois pas 40%).
Les préfectures incitent fortement les directions des maisons de retraite à solliciter les familles pour l'achat de brumisateurs ou de ventilateurs. Ce que, soit dit en passant, elles n'avaient pas manqué de faire lors de la dernière canicule, notamment dans les établissements en manque criant de moyens.
En outre, en cas de fortes chaleurs, il est prévu de rappeler ceux d'entre nous qui seront en congés et de faire appel aux bénévoles parmi les familles de résidents ou les associations de retraités actifs. Les embauches qui sont nécessaires depuis des années ne sont pas envisagées. S'il arrive un problème, ce seront les maisons de retraite qui seront pénalement responsables, pas l'État, malgré sa politique d'économies qui a eu les conséquences que l'on sait il y a un an. Nous ferons donc face avec les moyens du bord et le dévouement des collègues.
Tout cela est scandaleux! Le respect des anciens dont nous nous occupons exige des moyens suffisants.