La Fédération hospitalière de France et l'Association des paralysés de France ont récemment protesté contre un ordre de gel des crédits donné par le ministère de la Santé à la Caisse nationale d'assurance maladie et à la Caisse nationale d'assurance vieillesse.

Jusqu'à présent, ces organismes pouvaient aider à la rénovation et à la construction d'établissements pour personnes âgées ou de maisons d'accueil pour adultes handicapés, en accordant des prêts sans intérêt couvrant jusqu'à 30%, voire 40% du montant de l'opération. Le blocage de ces crédits entraînera forcément l'abandon de certains projets. Quant aux établissements qui maintiendront leur programme d'investissements, ils n'auront d'autre choix que de recourir à des emprunts bancaires classiques, générateurs d'intérêts. Une solution plus coûteuse donc, qui sera répercutée sur le prix de journée payé par les résidents.

Pour se justifier, le gouvernement invoque la réforme de l'assurance-maladie, la création d'une Caisse nationale de solidarité autonomie et les lois de décentralisation. En fait, sous couvert de réformes et d'une meilleure prise en charge des personnes âgées et handicapées, l'État veut se désengager de ce secteur médico-social.

Cette décision risque d'être lourde de conséquences car les besoins de construction et de rénovation sont énormes. Pour les seules maisons de retraite, on estime que 20% des 7 500 établissements existants ne sont pas aux normes de sécurité. Quant aux capacités d'accueil pour les handicapés, elles sont notoirement insuffisantes.

Le tandem Chirac-Raffarin qui, après la catastrophe provoquée par la canicule de l'été dernier, prétendait faire de l'accueil des personnes âgées une priorité, n'en est plus à un mensonge près!