Arcade : Succès de la grève30/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1874.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arcade : Succès de la grève

Lundi 28 juin, à 11h30, puis à 16h30, se tenait devant le palais de justice de Grenoble un rassemblement des grévistes de la société de nettoyage Arcade, avec le soutien de militants CGT d'autres entreprises, dont des entreprises de nettoyage.

Dans l'heure de midi, plusieurs dizaines de travailleuses et de travailleurs affirmaient leur soutien au personnel d'Arcade, en grève ce jour-là. Un tract du syndicat CGT du nettoyage exprimait ainsi les motifs de mécontentement: "Les (vingt-deux) salariés de l'entreprise Arcade qui nettoient les locaux du palais de justice sont aujourd'hui en grève pour protester contre leurs conditions de travail. Ils dénoncent l'attitude raciste, le harcèlement moral, les brimades, les vexations et menaces constantes de la part de l'encadrement.

Depuis qu'ils ont osé parler et se défendre en contactant la CGT, il y a un mois, l'une d'entre elles a été licenciée, un autre est mis à pied pour une durée indéterminée, un autre encore a reçu trois avertissements.

(...) Malgré une pétition, plusieurs courriers envoyés aux responsables du palais de justice, une plainte pour racisme et harcèlement, une réunion de tout le personnel avec le DRH parisien et diverses interventions auprès de l'inspection du travail, rien n'a fondamentalement changé.

Les grévistes exigent: la réintégration immédiate de leurs collègues injustement sanctionnés et de ne plus travailler sous les ordres des deux chefs d'équipe."

Arcade, qui emploie près de 4000 salariés sur l'ensemble de la France, est lié au groupe hôtelier Accor. Il ne semble pas gêné de couvrir les comportements de négriers de son encadrement. Comportements qui avaient lieu pratiquement sous les yeux des occupants du palais de justice. En effet du personnel féminin d'Arcade se voit parfois obligé, faute de vestiaire, de se changer dans les couloirs mêmes de la docte institution chargée, en principe, de veiller au respect des lois.

Les jours précédents, l'encadrement avait encore chargé la barque en annonçant des modifications des dates de congés. C'était une véritable provocation, pour des salariés retournant dans leur pays pour leurs congés, et ils n'entendaient pas la laisser passer sans réagir.

La grève du lundi 28 juin fut très suivie: personne ne se présenta au travail. Les manifestants, après avoir vainement tenté d'interpeller le DRH et le chef d'agence présents dans le palais de justice, décidèrent d'aller les chercher. Un cortège dynamique, avec slogans vigoureux, parcourut alors le grand hall d'entrée de l'immeuble tout neuf de la magistrature.

Cette intervention, sans doute relayée par des remontrances des responsables du palais de justice aux deux responsables d'Arcade, a fait changer d'avis ces messieurs. Ils acceptaient de rencontrer les grévistes et les militants CGT l'après-midi même. À cette réunion, sans discuter, ils revenaient en arrière sur les modifications des dates de congés. Ils annonçaient que la chef connue pour son comportement raciste, son harcèlement du personnel, y compris avec injures, était licenciée, même si par ailleurs ils ne revenaient pas sur le licenciement et sur la mise à pied conservatoire décidés auparavant.

Les travailleurs d'Arcade étaient évidemment contents du résultat de leur action. Comme quoi, pour que justice soit un peu mieux faite, rien de tel que la mobilisation des concernés!

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