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- Lutte ouvrière n°1872
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Dans les entreprises
Fonderies du Poitou - Ingrandes (Vienne) : Après l'Aluminium, la Fonte en grève!
Fin mai, les travailleurs de la partie Aluminium des Fonderies du Poitou imposaient par la grève une augmentation de leurs salaires et l'embauche de vingt intérimaires. Il n'aura pas fallu quinze jours pour que le secteur Fonte entre à son tour en grève, pour la réduction du temps de travail cette fois. Comme quoi il ne suffit pas de couper juridiquement une entreprise en deux (le fonds d'investissement Questor rachetant l'Aluminium quand la Fonte est restée propriété de Teksid-Fiat) pour empêcher la contagion de la grève!
Dans la ligne de mire, les horaires de travail épuisants, surtout lorsqu'on est d'après-midi et qu'il faut tenir 45 heures. Voici quelques années, les patrons avaient bien proposé de passer aux 35heures dans le cadre de la loi Aubry. Mais la réduction du temps de travail était alors assortie de tant de contreparties défavorables que nous l'avions massivement rejetée lors du référendum organisé par la direction.
Le mardi 8 juin, nous nous sommes donc mis en grève. Il aura fallu une semaine au cours de laquelle, comme l'avaient fait les grévistes de l'Aluminium, nous nous sommes exonérés des contraintes de la nuit et des équipes pour nous retrouver tous en normale, pour que la direction fasse des concessions.
En équipe du matin, nous continuerons à travailler de 5h30 à 13 h, avec une pause de 40 minutes payées au lieu de 50minutes, dont 20 payées. En après-midi, nous finirons à 21h au lieu de 22h, avec une pause de 50 minutes, dont 40 payées (au lieu de 55 minutes dont 25payées).
L'équipe de nuit (qui est permanente) travaillera quatre nuits par semaine au lieu de cinq, mais elle embauchera à 21h au lieu de 22 h, pour débaucher comme avant à 5h30. Elle devra en outre travailler sept nuits supplémentaires au cours de l'année et perdra environ 20 euros par mois (prime d'équipe du vendredi).
Les pénibles horaires d'après-midi ayant été l'une des causes majeures de la grève, il y a toutefois la satisfaction de pouvoir dorénavant terminer une heure plus tôt. En moyenne, sur deux semaines de jour, nous travaillerons désormais 35h payées 38h20 pour 38h25 de présence à l'usine, au lieu de travailler 36h53 payées 38h45 pour 41h15 de présence, la rémunération étant maintenue.
La majorité des grévistes ne voyant pas comment arracher des concessions plus substantielles en matière de réduction du temps de travail, sur la base d'un conflit circonscrit à une seule usine, la reprise a été votée pour le mardi 15 juin.
Aux Fonderies, il y a incontestablement de la fierté d'avoir montré aux patrons, à deux reprises en moins d'un mois, que nous ne sommes pas prêts à accepter toujours plus d'exploitation sans réagir.