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- Lutte ouvrière n°1871
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Dans les entreprises
Va Tech JST (Lyon, 69)
Les 108 suppressions d'emplois ne passent pas
Chez Va Tech JST, une cinquantaine de lettres de licenciement sont attendues dans les jours qui viennent. Du coup, la tension monte dans les ateliers et les services de l'usine.
Le groupe autrichien Va Tech qui a repris l'usine au groupe Schneider il y a près de trois ans a décidé de supprimer un quart des 420 emplois qui restent dans cette usine où sont fabriqués des transformateurs haute tension pour les centrales électriques et pour les locomotives. La procédure légale qui s'est terminée il y a quelques semaines n'a permis que de mettre l'accent sur la rapacité des patrons. Ceux-ci vont profiter du plan amiante qui permettra de faire partir environ 50 travailleurs aux frais exclusifs de la Sécurité sociale. Quant au plan de «sauvegarde «de l'emploi à coût minimum qui est mis en oeuvre pour les autres, on voit bien qu'il ne permettra pas de reclasser grand monde. Le cabinet de reclassement que la direction présente comme le point fort de son dispositif se propose surtout d'aider les licenciés à «faire le deuil de leur emploi» (sic) et offre des petits fours à ceux qui s'aventurent dans le bureau qui vient d'être ouvert dans l'usine. Mais pour trouver du travail, nous savons bien que c'est mission impossible.
Plusieurs mouvements limités ont eu lieu ces derniers jours pour exiger que la direction rajoute des sous afin que les licenciés aient au moins une compensation financière supérieure au minimum légal. Les arrêts de travail se sont succédé. À grand renfort de mégaphone, des «alarmes» et autres «alertes» sont déclenchées quotidiennement, à des heures variables, et une manifestation se forme dans les ateliers et les bureaux. Les travailleurs sont appelés à aller tous ensemble dans les couloirs et bureaux des responsables de l'usine pour exiger que tous les licenciés aient une solution afin que personne ne se retrouve à la rue. La grande majorité du personnel participe à ces manifestations qui, au moins, réjouissent les travailleurs et angoissent les chefs et les cadres qui préfèrent disparaître plutôt que de s'opposer au mouvement.
Bien sûr, ces mouvements s'ils restent limités ne suffiront probablement pas à contraindre totalement le groupe Va Tech. Mais les travailleurs ont commencé à s'opposer aux mauvais coups des patrons de cette usine, et rien ne dit qu'ils en resteront là!