Renault Technocentre Guyancourt (78) : Des sous-traitants font grève pour les salaires09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Technocentre Guyancourt (78) : Des sous-traitants font grève pour les salaires

Mainco, filiale de la Cogema dont le siège est à Cherbourg, est un sous-traitant qui effectue la logistique du Technocentre Renault de Guyancourt, dans les Yvelines. Sur ce site, il y a actuellement une trentaine de salariés Mainco et une vingtaine d'intérimaires. Une partie de ces salariés sont des anciens de Calberson-Geodis qui avaient fait grève il y a deux ans pour être repris par Mainco quand Calberson avait perdu l'appel d'offres lancé par Renault. À l'issue de cette grève victorieuse, ils ont monté une petite section CGT.

C'est une réunion sur les salaires, le 18 mai, qui a mis le feu aux poudres. La direction de Mainco a eu le culot de proposer 0,4% d'augmentation générale et 0,6% au mérite, à des salariés qui gagnent entre 1000 et 1200 euros net par mois!

Le lundi 24 mai, 25 salariés se réunissaient et décidaient une heure de débrayage. Ils envoyaient leurs revendications à la direction de Cherbourg: 55 euros et le 13e mois pour tous. Comme celle-ci leur répondit par 1,2% d'augmentation au mérite, les salariés reconduisirent immédiatement la grève.

La vingtaine de grévistes s'est réunie tous les matins. Là, ils votaient la grève, faisaient le bilan de la veille et discutaient des actions de la journée. Au cours d'une de ces réunions, les grévistes décidèrent, par exemple, de demander finalement 100 euros net par mois, le paiement des jours de grève et la venue au Technocentre de la direction pour en discuter.

La direction Mainco de Cherbourg a joué le pourrissement de la grève, annonçant dès le début qu'elle ne céderait pas et qu'elle ne viendrait pas à Guyancourt. Les chefs ont essayé de faire le travail avec les intérimaires. Mais cela ne suffisait pas pour remplacer les grévistes.

À l'appel de la CGT-Renault, un rassemblement de soutien a réuni côte à côte environ 80 salariés Renault et Mainco. C'était une première sur le site. Les grévistes ont obtenu de rencontrer la direction Renault du Technocentre. Cette dernière a fait pression sur Mainco. En effet, Renault voulait que le conflit cesse car il gênait le lancement de nouveaux prototypes et pouvait perturber la présentation devant la presse du nouveau véhicule à 5000 euros.

Vendredi 28 mai, la direction de Mainco opérait un premier recul en proposant 15 euros pour tous et 20 euros pour les plus méritants. Mardi 1er juin, les grévistes ont obtenu que la direction de Mainco vienne au Technocentre. Celle-ci a finalement lâché une prime de site de 35 euros, qui se rajoute aux 15 euros d'augmentation générale et aux 20 euros au mérite, le paiement de trois jours de grève, le reste étant pris sur les congés ou récupéré.

Certains grévistes pensent qu'ils auraient pu obtenir plus. Il n'empêche qu'à vingt, ils ont obtenu plus de la moitié de leurs revendications et ont fait reculer une direction arrogante.

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