Irak : Chirac au secours de Bush09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Irak : Chirac au secours de Bush

En Irak, les troupes d'occupation anglo-américaines s'enlisent chaque jour un peu plus. Dans la seule journée du mardi 8 juin au moins 12 personnes, dont un soldat américain, ont été tuées et 68 autres, dont une dizaine de GI's, ont été blessées dans deux attentats, l'un à Mossoul, l'autre devant une base américaine à Baaquoba, à une soixantaine de kilomètres de Bagdad. Parallèlement, le sabotage d'un pipe-line a interrompu les exportations de pétrole en direction de la Méditerranée.

Cette situation plonge l'administration Bush, qui avait promis à la population américaine une intervention militaire rapide et peu coûteuse en vies humaines, de plus en plus dans l'embarras. Non seulement les troupes américaines maintiendront leur présence sur le sol irakien au-delà du 30 juin, date à laquelle le pouvoir devait être remis à un fantomatique «gouvernement intérimaire» irakien, mais il apparaît qu'elles y resteront longtemps, tout en étant de plus en plus contestées.

La question irakienne est d'autant plus embarrassante pour Bush que les élections présidentielles américaines, dans lesquelles il compte solliciter un second mandat, se rapprochent.

Pour sortir de ce guêpier, Bush multiplie donc les démarches diplomatiques. Il cherche notamment le soutien du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui permettrait de transférer à une force multinationale, dirigée par les États-Unis, les tâches de maintien de l'ordre les plus exposées actuellement remplies par les soldats américains et leurs alliés.

Les choses sont maintenant bien engagées pour Bush, puisque la résolution défendue par les États-Unis a été votée à l'unanimité. Il avait obtenu sur ce plan des assurances de la part des gouvernements allemand et français. Lors des cérémonies commémorant le Débarquement, l'assouplissement de la position de Chirac était perceptible. Le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, l'avait confirmé, déclarant que le rejet d'un amendement proposé par la France «ne nous empêchera pas d'émettre un vote positif» sur cette résolution.

Pour Bush, un tel vote constitue une démonstration qu'un consensus international existe autour de lui sur la question irakienne. Quant à Chirac, il peut espérer de son ralliement à la politique américaine quelques retombées pour les trusts français dans la «reconstruction» de l'Irak, ou plutôt dans le pillage de ses richesses.

Quant à la population irakienne, aucun de ces dirigeants «démocrates» ne s'est posé la question de lui demander son avis. Une chose est sûre: elle continuera à supporter les frais de ces armées d'occupation, qu'elles agissent directement au nom des États-Unis ou sous couvert d'un mandat de l'ONU.

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