Sécurité sociale : Riposter aux attaques !03/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une-1870.gif.445x577_q85_box-0%2C16%2C161%2C224_crop_detail.png

Leur société

Sécurité sociale : Riposter aux attaques !

Le gouvernement annonce la couleur de son plan destiné à combler le prétendu "trou" de la Sécurité sociale: prendre dans la poche des retraités, des salariés et des malades.

Si les mesures annoncées récemment par Douste-Blazy devaient être mises en place, les poches des vieux travailleurs seraient délestées de 560 millions d'euros par an, par le biais de l'augmentation de 0,4 point de la CSG pour les retraités imposables, et celles des actifs seraient vidées d'un milliard d'euros par une CSG désormais calculée sur 97% du salaire. Chaque année, cette ponction serait encore augmentée de plusieurs milliards d'euros par la prolongation de la CRDS, la contribution au remboursement de la dette sociale, ce prélèvement de 0,5% sur les revenus qui provient pour les trois quarts d'une "contribution" des salariés. Quant à la "contribution" des patrons, la contribution sociale de solidarité des sociétés, la C3S, le gouvernement ne prévoit de l'augmenter que de... 0,03 point, ce qui ne rapporterait, s'ils la payent un jour, que 760 millions d'euros. Une obole, comparé aux 20 milliards d'euros qu'ils doivent à la Sécurité sociale.

Dans le plan du ministre de la Santé, il y avait déjà l'annonce d'un forfait non remboursable d'un euro par consultation. Une mesure "symbolique", selon Douste-Blazy, et qui serait destinée à nous "responsabiliser", si on en croit Raffarin, mais qui témoigne surtout de la profondeur de leur mépris envers les plus pauvres.

Quelques jours plus tard, il y a eu l'annonce de l'augmentation du forfait hospitalier de 13 à 14 euros. Et puis celle de la mise en place, d'ici 2007, du "dossier médical partagé", un dossier informatique obligatoire collationnant toutes les consultations médicales, toutes les hospitalisations, tous les médicaments et examens prescrits, et faute duquel il n'y aurait pas de remboursement des soins. Parce que, selon le gouvernement, notre boulimie de médicaments et notre penchant à consulter trop de médecins seraient à l'origine du déficit et il serait donc urgent, là encore, de nous "responsabiliser".

Maintenant, Douste-Blazy part en guerre contre ce qu'il appelle "les arrêts maladie abusifs et injustifiés". Mardi 1er juin, il présentait son plan de bataille: "Si on s'aperçoit qu'un assuré est en arrêt maladie mais qu'il n'est pas malade, il passera devant une commission composée de médecins libéraux et de médecins conseils et, s'il est solvable, il devra rembourser les indemnités que l'assurance aura indûment versées".

Cela fait maintenant longtemps que les différents gouvernements, de gauche comme de droite, veulent culpabiliser les assurés et les rendre responsables d'un prétendu "trou" dans le budget de l'assurance-maladie. Des médicaments ont été déremboursés, d'autres sont de moins en moins remboursés, le forfait hospitalier ne cesse d'augmenter. Comme ils l'ont fait pour les retraites, les responsables de l'État mènent, pas à pas, une attaque en règle contre le système de santé public. Ils ouvrent la voie à la généralisation des assurances médicales privées, comme ils l'ont fait pour les plans d'épargne retraite privés. Mesure après mesure, réforme après réforme, ils préparent un avenir où seuls ceux qui en auront les moyens financiers pourront se soigner correctement, en profitant des progrès réalisés par les sciences médicales, et dont les autres seront privés.

Si "trou" de la Sécurité sociale il y a, il résulte du hold-up organisé par le patronat au détriment de celle-ci, avec la complicité de l'État. Que les patrons paient leur ardoise à la "Sécu", et le supposé "trou" sera plus que largement comblé.

Il est vital d'empêcher l'exécution du plan de réforme de la Sécurité sociale. Lutte Ouvrière appelle ses militants et sympathisants à participer largement aux manifestations organisées le 5 juin, à l'appel des différentes organisations syndicales, contre le projet gouvernemental; manifestations dont il faut souhaiter qu'elles ne soient qu'un début.

A paris la manifestation partira à 14 h 30, samedi 5 juin, de la place de la République

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