Lundi de Pentecôte : Voleurs et menteurs03/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une-1870.gif.445x577_q85_box-0%2C16%2C161%2C224_crop_detail.png

Leur société

Lundi de Pentecôte : Voleurs et menteurs

Le lundi 31 mai 2004, lundi de Pentecôte, aura peut-être été le dernier de repos et de détente pour beaucoup de salariés, puisque le projet du gouvernement Raffarin pourrait aboutir à supprimer ce jour férié pour un certain nombre d'entre eux.

Sans doute, après le tollé suscité par ce projet, le gouvernement a fait en partie machine arrière: le lundi de Pentecôte pourrait rester chômé, s'il y a accord entre syndicats et patrons pour fixer un jour travaillé supplémentaire qui ne serait pas celui-là. Reste que le gouvernement obligerait certains salariés à travailler un jour de plus pour leur patron. Et quand les travailleurs perdront environ 0,45% de leur salaire annuel (un jour supplémentaire divisé par 220 jours déjà travaillés), les patrons, eux, ne reverseront qu'entre 0,20 et 0,25% de cette masse salariale. Pour eux ce sera donc tout bénéfice et, pour les travailleurs, ce prétendu appel à la solidarité a plutôt le goût du racket.

C'est sous prétexte d'un plan d'aide aux personnes âgées, ce que Raffarin a appelé sans gêne la "solidarité du coeur", qu'un jour de congé sera supprimé. Mais rien ne dit que cet argent, d'un montant estimé entre 1,5 et 1,9 milliard d'euros, ira vraiment aux personnes âgées. Qui ne se rappelle l'exemple de la vignette automobile instaurée en 1956 en principe pour venir en aide aux vieux travailleurs et qui a servi à remplir les caisses de l'État? Et quand Raffarin dit que ce serait pour aider les personnes âgées après l'hécatombe -15000 morts- de la canicule, l'été dernier, c'est un mensonge éhonté. Pour l'été 2004, c'est déjà un constat de carence que dresse le ministre de la Santé, Douste-Blazy, en avouant que, faute d'un financement suffisant par l'État, moins de 10% des maisons de retraite auront une salle climatisée, d'ailleurs bien insuffisante. Et il ne dit pas un mot sur des mesures d'urgence qu'il prendrait pour faire face à cette situation.

En fait, sous prétexte de créer un "jour de solidarité" avec les personnes âgées, tout ce qui intéresse ce gouvernement est de montrer du doigt les salariés en les accusant de ne pas travailler assez. Mais c'est d'abord lui qui choisit en priorité de subventionner les patrons plutôt que de consacrer le budget aux services nécessaires à la population.

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