L'édition : Des mains d'un marchand de canons à celles d'un maître de forges03/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une-1870.gif.445x577_q85_box-0%2C16%2C161%2C224_crop_detail.png

Leur société

L'édition : Des mains d'un marchand de canons à celles d'un maître de forges

Après bien des rebondissements, c'est finalement au patron des patrons, le baron Seillière, que Lagardère vend 60% d'Éditis. Éditis regroupe des maisons telles que Robert Laffont, La Découverte, Plon, 10/18 ou Pocket, etc., mais aussi des éditeurs de livres scolaires (Nathan, Bordas), le dictionnaire Le Robert, ainsi qu'une plate-forme de distribution aux libraires, Interforum.

L'ex-pôle d'éditions de Vivendi Universal avait été racheté il y a deux ans par le groupe Hachette de Lagardère, avec l'appui du gouvernement. Mais la Commission de Bruxelles ayant estimé que laisser aux mains d'un seul groupe la majeure partie de l'édition française était contraire à la bonne "morale" du monde des affaires, elle avait imposé à Lagardère de revendre une partie d'Éditis.

Ainsi, les deux gros de l'édition française sont maintenant le marchand de canons Lagardère suivi par la famille De Wendel, ce qui inquiète d'autres éditeurs qui craignent que cela se fasse au détriment de la "qualité de l'édition". Le risque existe en effet, pas tant parce que les dirigeants imposeront des titres ou des auteurs mais surtout parce que le livre, qui reste un instrument de culture indispensable, n'échappe pas à la logique du marché capitaliste: si Wendel Investissement a racheté une partie d'Éditis, c'est bien dans le but de faire de l'argent. Dans ce domaine, par exemple, l'édition scolaire est une valeur sûre, avec le renouvellement des programmes qui nécessite l'achat de nouveaux manuels et une vente d'autant plus assurée que la concurrence existe de moins en moins, même si les noms des éditeurs diffèrent.

Il reste certes des éditeurs qui tentent, souvent avec maintes difficultés, de diffuser des ouvrages de qualité. Mais beaucoup d'autres privilégient avant tout ce qui se vend le mieux, ce qui réduit d'autant plus le choix qu'ils contrôlent des réseaux de distribution, comme c'est le cas de Hachette ou d'Éditis.

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