Élections européennes : Une représentation des électeurs encore réduite, et un temps de parole très mesuré03/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une-1870.gif.445x577_q85_box-0%2C16%2C161%2C224_crop_detail.png

Leur société

Élections européennes : Une représentation des électeurs encore réduite, et un temps de parole très mesuré

Même dans les pays qui se prétendent les plus démocratiques, les systèmes électoraux sont loin de l'être. Il n'est que de voir la façon dont les majorités en place décident de temps à autre de modifier le système de représentation, en fonction de ce qui les favorise. On en a un exemple dans la façon dont a été modifié le mode de représentation aux dernières élections régionales. Selon celui en vigueur lors de la précédente élection, les listes LO-LCR auraient obtenu 24 élus, contre 22 en 1998. Cette fois elles n'en ont obtenu aucun et, de ce fait, plus d'un million d'électeurs n'auront aucun représentant pour défendre dans les Conseils régionaux les opinions qu'ils ont souhaité exprimer par leur bulletin de vote.

Il en va de même pour les élections européennes du 13 juin prochain. La réforme du mode d'élection dans ce scrutin fait qu'au lieu d'une circonscription unique, à l'échelle de la France, il y a désormais huit circonscriptions qui partagent le territoire, en englobant des régions selon des critères totalement arbitraires. Ainsi, pour obtenir un élu, il faudra que les listes comme celles que nous présentons en commun avec la LCR franchissent des seuils plus élevés, aux alentours de 7% des suffrages exprimés dans le cas le plus favorable, et de plus de 15% dans la "région" où la barre est la plus haute. Le comique dans l'affaire est que ce système a été mis en place pour, disent ses promoteurs, rapprocher les élus de leurs électeurs. Mais, par exemple, une de ces régions englobe à la fois le Nord, la Picardie, la Haute et la Basse-Normandie. Ceux qui voteront à Rouen voteront pour un ou une tête de liste de Lille, ou vice versa.

Le précédent système de scrutin pour les élections européennes, en vigueur en 1999, permettait à chaque parti de présenter une liste à l'échelle nationale, et d'obtenir des députés quand cette liste dépassait la barre de 5% des suffrages exprimés. C'est ainsi qu'avec 5,18% les listes LO-LCR avaient obtenu cinq députés au Parlement européen. Il est quasiment impossible désormais qu'avec ce score elles obtiennent un seul représentant.

En ce qui concerne l'accès à la campagne officielle radiotélévisée, on a affaire à un système tout aussi arbitraire et restreint. La loi étant faite par les partis qui sont en place au Parlement national -ce qui ne veut pas dire qu'ils représentent la majorité des électeurs-, ceux qui disposent d'un groupe parlementaire se partageront deux heures de temps d'antenne. Ils sont cinq dans ce cas, l'UMP, l'UDF le PS, le PCF, le Parti des Radicaux de Gauche (PRG), qui disposeront donc chacun de 24 minutes de temps d'antenne.

En revanche, les partis non représentés par un groupe parlementaire disposeront à eux tous de soixante minutes, à condition toutefois qu'ils présentent des listes dans cinq des huit régions qui découpent le territoire. Et comme il y en a seize dans ce cas, chacune de ces listes disposera royalement de trois minutes quarante-cinq, découpées en trois émissions d'une minute quinze.

Pour ce qui concerne les listes LO-LCR, l'une de ces trois émissions, dont le passage à l'antenne a été tiré au sort, a été diffusée le lundi 31 mai. Il s'agissait de l'intervention d'Olivier Besancenot.

Partager