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Dans les entreprises
Alstom : Un plan de sauvetage pour les actionnaires et les banquiers, mais pas pour les salariés!
Vendredi 28 mai, Sarkozy s'est rendu sur deux sites d'Alstom, à Aytré près de La Rochelle (Charente-Maritime) et à Belfort, pour y prendre, pour la seconde fois, la pose du "sauveur" d'Alstom. Il était accompagné du PDG, Patrick Kron, venu justifier ses choix.
Cette politique entraîne la disparition de 8500 emplois dans l'ensemble du groupe. Ainsi, à l'Alstom de Savignano, près de Turin en Italie, trois cents emplois seraient supprimés, suite à un transfert de la fabrication de boggies qui avait lieu dans cette ancienne usine du groupe Fiat.
À Aytré, Sarkozy venait en confiance. Dans ce site où l'on fabrique du matériel ferroviaire, il n'y a pas de plan social. En revanche, à Belfort, 600 suppressions d'emplois sont annoncées. Sarkozy y est arrivé en fin d'après-midi dans "un site relativement désert à cette heure et en cette veille de week-end de la Pentecôte", comme le souligne la presse.
En faisant le tour des ateliers, Sarkozy avait donc peu de chances de tomber nez à nez avec des travailleurs ayant envie de manifester leur mécontentement, au moment où le prétendu "plan de sauvetage" d'Alstom entraîne 1500 suppressions d'emplois supplémentaires. D'autant moins qu'avec le plan de licenciements actuellement en cours, beaucoup d'ouvriers de Belfort ne travaillent plus que deux jours par semaine. Sarkozy a ainsi arpenté des ateliers immenses, jusqu'à 285 mètres, remplis de matériel thermique et ferroviaire, dont certains ne tournent qu'à 20% de leur capacité.
"Je peux travailler pour l'avenir, mais pas réparer les erreurs passées", a prudemment déclaré le ministre, qui se voulait rassurant pour les travailleurs d'un site où, sur les 600 suppressions d'emplois annoncées, 200 sont des licenciements.
Mais seuls les actionnaires du groupe, et les banquiers, qui viennent de donner leur accord pour appuyer financièrement l'actuelle direction du groupe, ont reçu des assurances sérieuses.
L'arrivée de sept nouvelles banques doit en effet inciter les actionnaires à conserver leurs titres. Si les banquiers ont donné leur aval à l'opération, c'est qu'ils ont reçu des garanties de l'État que leur argent ne sera pas perdu. L'État rentre d'ailleurs dans le capital du groupe à hauteur de 18,5%. Mais les travailleurs, eux, doivent se contenter de "paroles de ministre": autant dire, du vent!
En guise de confirmation, dès lundi 31 mai, la cotation du titre Alstom à la Bourse a grimpé de près de 10%, confirmant ainsi qu'avec Sarkozy, les actionnaires et les banquiers ont des garanties, mais sûrement pas les travailleurs! Surtout, pour la suite prévue dans le fameux plan, il est question qu'Alstom parte en quête de nouveaux partenaires industriels. Cela signifie des rapprochements, synonymes de nouvelles restructurations et de nouvelles disparitions d'emplois.