Il a fallu le drame de Roissy pour que des journaux reviennent sur le dernier rapport de la Cour des Comptes concernant ADP (Aéroports de Paris) et apportent ainsi des précisions dont on va comprendre pourquoi elles n'avaient pas fait l'objet de publicité jusqu'alors.

Il y est question du terminal F de l'aérogare Roissy-CDG, mis en service peu avant le E auquel il fait vis-à-vis. Il est écrit que les "plans d'exécution" avaient d'abord "été refusés par le bureau de contrôle", avec la précision que l'entreprise chargée de la chose avait "rencontré des difficultés de mise en oeuvre des coques de couverture de ce hall, qui menaçaient de s'effondrer".

"Depuis, poursuit le rapport, ADP semble avoir pris conscience de certains excès en matière de conception architecturale: le hall E (celui dont une partie vient de s'effondrer!) a été simplifié". Comment et dans quels domaines, le rapport ne le dit pas explicitement.

Quant aux entreprises auxquelles ADP a fait appel, ce rapport ne manque pas non plus d'intérêt. Pour le gros oeuvre du F, il s'agissait de Bouygues et de Spie, des géants du BTP (bâtiment et travaux publics). Pour le E, outre GTM et Hervé (deux grosses sociétés, mais de moindre importance, chargées du béton), on trouve 400 sous-traitants, ADP pilotant et coordonnant l'ensemble, bien que le BTP ne soit pas sa spécialité. D'où des critiques du rapport, qui relève des "partages de missions" mal définis, notamment celle du "suivi de chantier".

Projet "simplifié", multiplication des sous-traitants au détriment de la compétence et du contrôle, est-ce ainsi que la construction du terminal E a coûté 20% moins cher que celle du terminal F... ce dont la Cour des Comptes félicite ADP?