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- Lutte ouvrière n°1868
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Leur société
Mons-en-Baroeul (Nord) : Encore 4 victimes de l'incurie des offices HLM
Dans la nuit du 5 au 6 mai, une mère et ses trois fillettes, âgées de 2 à 6 ans, ont perdu la vie dans l'incendie qui a ravagé leur appartement situé dans la ZUP de Mons-en-Baroeul en banlieue de Lille. L'incertitude demeure quant à l'origine de cet incendie.
Le dimanche qui a suivi le drame, une voisine a organisé un rassemblement devant l'immeuble sinistré: des voisins, des jeunes et des mères de famille, au nombre d'une centaine, ont ainsi défilé dans les rues du quartier pour exprimer leur colère et aussi marquer leur solidarité avec cette famille qui était sous le coup d'une menace d'expulsion.
À l'issue de cette marche, le parrain des enfants décédés a tenu à dénoncer les responsabilités de l'office HLM: l'entrée de l'immeuble n'était pas pourvue d'extincteur, les portes des appartements sont toujours en bois et régulièrement fracturées. Le feu a probablement pris au niveau de cette porte, que les locataires bloquaient à l'aide d'une mobylette, faute d'autre solution. Cet état général de dégradation des logements confirme le mépris des bailleurs sociaux envers la population du quartier.
Par ailleurs, le maire, présent lors du rassemblement, a été interpellé sur le fait qu'aucune aide n'a été apportée par la municipalité pour prendre en charge les quatre autres enfants ayant survécu: ce sont les voisins et les proches qui les ont recueillis et c'est uniquement grâce à la solidarité des gens du quartier que les enfants, qui ont tout perdu, ont pu obtenir vêtements et réconfort. Sous la pression des voisins qui s'étaient rassemblés, rendez-vous a été pris entre leur parrain et le maire afin que des fonds soient immédiatement débloqués.
Pris à partie sur la dégradation des logements, le maire a reconnu de lui-même que de telles barres n'avaient plus lieu d'exister. Elles sont cependant encore habitées et il est de la responsabilité des offices HLM d'effectuer les mises aux normes et les rénovations nécessaires: les habitants des quartiers populaires ont droit à des logements décents.